Aux États-Unis, la majorité des déclarations empreintes de compassion envers les alliés afghans qui cherchent à fuir les talibans sont pleines de compassion. Mais, dans la droite radicale, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre un afflux de réfugiés. Leur principal porte-voix ? L’ancien président Donald Trump.
L’image de plus de 800 Afghans évacués en urgence dimanche dans un avion militaire américain, alors que les talibans venaient de prendre Kaboul, a été largement accueillie par des messages d’empathie de la part d’Américains touchés.
L’histoire de l’équipage qui aurait décidé de décoller plutôt que d’expulser de force ces civils de l’appareil surchargé était, pour eux, emblématique d’une tradition d’accueil dont beaucoup sont fiers.
L’ex-président républicain Donald Trump, lui, a envoyé une ligne cinglante de communiqué : « Cet avion aurait dû être plein d’Américains. L’Amérique d’abord ! »
Pourtant Donald Trump n’avait pas le même discours à peine deux jours plus tôt. « Est-ce que quelqu’un peut imaginer qu’on fasse sortir notre armée avant d’évacuer les civils et les autres qui ont été bons pour notre pays et devraient être autorisés à chercher refuge ? » avait-il écrit, assaillant de critiques son successeur Joe Biden pour la débâcle du retrait américain et des évacuations chaotiques.
Entre les deux communiqués, les voix d’influents commentateurs d’extrême droite et d’un ex-fidèle conseiller du milliardaire s’étaient faites plus fortes pour mettre en garde contre l’arrivée de milliers de réfugiés, avec des avertissements ouvertement xénophobes.
Les États-Unis ont prévu d’exfiltrer quelque 30 000 Américains et Afghans de Kaboul, dont des interprètes, chauffeurs, sous-traitants qui ont aidé les forces internationales pendant vingt ans et craignent des représailles sous le régime des insurgés.
Miller, qui fut proche conseiller de Donald Trump à la Maison-Blanche, en rapatriant les alliés afghans, l’administration Biden a un « objectif politique » clair plutôt qu’humanitaire.
Selon lui, il serait bien plus « humain » et beaucoup moins cher pour les États-Unis de les installer dans leur région d’origine, en Asie du Sud. Mais « les réfugiés ont un accès rapide à la citoyenneté, donc la réinstallation initiale provoquera une immense vague d’immigration en chaîne », martèle-t-il depuis dimanche sur Twitter et à la télévision.
En attendant, la cacophonie chez les républicains amuse certains démocrates, comme le sénateur Chris Murphy qui ironisait vendredi matin : « Tous les républicains qui disent avoir un devoir moral d’évacuer les Afghans et tous les républicains qui disent que nous avons un devoir moral de tenir les réfugiés hors du pays vont devoir se réunir et discuter sous peu. »
Assia.M/agences