Comme le reste des pays du pourtour méditerranéen, l’Algérie subit annuellement les effets du changement climatique avec une sécheresse intensive et inquiétante qui affecte directement le domaine forestier. Avec l’arrivée de la saison estivale et des fortes chaleurs, le risque d’incendies ravageurs augmente. Pour 2021, depuis le 1er juin, 120 départs de feu ont été signalés et ont détruit 450 ha de couvert végétal et forestier. La saison des grandes chaleurs vient à peine de démarrer, et l’été 2021 sera marquée par une forte sécheresse d’autant plus qu’elle arrive après deux années de sécheresse consécutive.
Le bilan des incendies de forêts sur trois décennies laisse apparaître une superficie moyenne de 35 000 hectares de forêts détruites annuellement soit un impact financier dépassant les 25 milliards de dinars. Les changements climatiques constituent une autre menace sur les formations forestières en Algérie à travers la recrudescence des incendies qui deviennent un risque majeur. Certes tous les pays en souffrent mais les gèrent selon des moyens et des stratégies adaptés ou non selon leur degré de développement.
La gestion de cette crise quasi-permanente surtout en période estivale devient une préoccupation majeure des responsables des cette richesse naturelle. Les résultats sont là ; de juin à fin août c’est plus de 3000 hectares en moyenne par mois ; un chiffre alarmant.
La forêt en Algérie ne couvre que 4,4 millions d’hectares où seulement moins de 1.5 millions méritent le terme de forêt, le reste n’est que matorrals, matorrals, maquis et ermes dégradés en absence d’une stratégie à long terme à travers un aménagement adapté. Les formations forestières méritent une attention particulière de par leur composition, leur structure, leur gestion et leur préservation. C’est une nécessité écologique et environnementale avec ses aspects socioéconomiques. Cet espace souffre particulièrement d’une carence en aménagement et équipement, en plus d’une forte pression anthropique et de conditions climatiques arides. Tous ces facteurs constituent des leviers concourant à une dégradation inquiétante accélérant d’autres processus très graves comme le cycle de l’eau, la pollution atmosphérique, l’érosion, la désertisation, l’envasement des barrages et la menace sur les infrastructures.
K. Benabdeli