Monde

La réponse de l’entité sioniste aux accords avec quelques pays arabes

K. Benabdeli

Le 29 novembre 1947 reste un référentiel d’injustice universelle puisque l’Organisation des Nations unies (ONU) vote le partage de la Palestine en deux Etats, un juif et un arabe. Certes Jérusalem est placé sous contrôle international, un leurre prémédité et le temps l’a prouvé. Le plan machiavélique est accepté par les dirigeants de l’entité sioniste, mais rejeté par les leaders arabes. Mais 190 jours après soit le 14 mai 1948, est proclamée la création de l’entité sioniste dès la fin du mandat britannique sur la Palestine. Le premier conflit entre l’entité sioniste les Arabes éclate le lendemain. Jusqu’au cessez-le-feu en janvier 1949, plus de 760 000 Palestiniens sont poussés à l’exode. Depuis ces dates les relations entre les pays arabes et les sionistes sont marquées par des guerres emportées par les juifs sans que les pays arabes n’admettent leur faiblesse dans tous les domaines en matière de guerre.

Le 5 juin 1967, Ies sionistes s’emparent en six jours seulement de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie, de la bande de Ghaza, du plateau syrien du Golan et de la péninsule égyptienne du Sinaï. Il s’en suit une colonisation dans les territoires occupés qui d’ailleurs n’a jamais cessé. Se sentant forte et croyant avoir les reins solides, le 1er septembre 1967 la Ligue arabe proclame ses trois «non» à l’entité sioniste : «Non à la paix, non à la reconnaissance, non à la négociation » à Khartoum.

Le 6 octobre 1973, l’Egypte et la Syrie attaquent l’entité sioniste dans le Sinaï et sur le Golan sans réussite puisque 4 ans après c’est le pays leader du monde arabe l’Egypte qui en novembre 1977, son président égyptien Anouar Al Sadate est le premier chef d’Etat arabe à se rendre dans l’entité sioniste depuis sa fondation. Ce voyage dit d’historique n’est qu’une abdication ; ouvre la voie aux Accords de Camp David en septembre 1978, qui aboutissent le 26 mars 1979 à la signature, sous l’égide des Etats-Unis, du traité de paix entité sioniste -égyptien. La stratégie américaine et juive commence à récolter ce qu’elles ont semé par la force et la stratégie. Fier de son geste le président égyptien reste le premier accord conclu entre les sionistes  et l’un de ses voisins. La contrepartie n’est que la récupération du Sinaï ; quelle prouesse d’un leader arabe !

La faiblesse de l’ONU se manifeste encore une fois puisque le 1er mars 1980, une résolution du Conseil de sécurité recommande à l’entité sioniste de «démanteler les colonies existantes» et de cesser «la construction et la planification d’implantations dans les Territoires occupés en 1967, dont Jérusalem-Est». Aucune réponse et la colonisation s’amplifie et l’Etat hébreux protégé par certaines grandes puissances continue son expansion pendant que les arabes prient.

Après 6 mois de négociations secrètes à Oslo, le 13 septembre 1993 l’entité sioniste et l’OLP se reconnaissent mutuellement et signent à Washington une «Déclaration de principe» sur une autonomie palestinienne transitoire de cinq ans. Cette dernière devait débuter le 4 mai 1994 avec un accord au Caire prévoyant que l’entité sioniste évacue 70% de la bande de Ghaza et la Cisjordanie.

En février 2005, les sionistes achèvent l’évacuation des territoires jordaniens qu’il occupait et comme récompense de récupération des ses biens en avril 2000, le roi Abdallah II effectue sa première visite officielle dans l’entité sioniste. En septembre 2014, les exploitants du champ de gaz naturel de l’entité sioniste Leviatan signent un protocole d’accord avec la Jordanie, qui ferait de l’entité sioniste le principal fournisseur du royaume hachémite.

Le 12 mars 2002, le Conseil de sécurité fait figurer pour la première fois dans une résolution (1397) la mention d’Etat palestinien. En novembre 2003, il avalise la «feuille de route» du Quartette (Etats-Unis, Russie, ONU, Union européenne) visant à aboutir à une solution en établissant deux Etats qui ne verront jamais le jour. Malgré la récupération de la bande de Ghaza en 2005, le 8 juillet 2014, les sionistes lancent une nouvelle opération contre Ghaza pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire des tunnels creusés depuis l’enclave palestinienne.

Le 6 décembre 2017, le président américain Trump reconnaît Jérusalem comme capitale de l’entité sioniste et le 14 mai 2018, les Etats-Unis transfèrent leur ambassade à Jérusalem. En mars 2019, le président américain signe le décret reconnaissant la souveraineté de l’entité sioniste sur le plateau du Golan. Le 28 janvier 2020, il dévoile un plan controversé prévoyant notamment l’annexion par les sionistes de pans de la Cisjordanie occupée.

De nombreux États arabes pétroliers cultivent discrètement des liens avec l’entité sioniste depuis des années, mais la normalisation permet à ces relations de se développer au grand jour, et offre de riches opportunités à ces pays qui tentent de réparer les ravages de la crise du coronavirus.

Et, sans être ses alliés naturels, les Émirats et Bahreïn partagent avec l’entité sioniste une animosité commune envers l’Iran, de l’autre côté du Golfe. Avant cela, l’Égypte et la Jordanie ont signé des accords de paix avec l’État hébreu respectivement en 1979 et 1994. Mais les Palestiniens ont, eux, appelé à des manifestations sans que les Etats signataires ne soient sensibilisés.

A partir du 15 septembre 2020 et sous la pression et non le parrainage américain, les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Maroc, le Soudan et les autres suivront comme Bahreïn, l’Arabie Saoudite, Doubaï etc… De nombreux États arabes pétroliers cultivent discrètement des liens avec Israël depuis des années, mais la normalisation permet à ces relations de se développer au grand jour, et offre de riches opportunités à ces pays qui tentent de contrecarrer indirectement la Russie, l’Iran et l’Algérie.

Quelle volte face des arabes et des musulmans de la région, puisque 52 ans après ils avouent leurs faiblesses et signent des accords de paix avec l’Etat hébreux qui continue de massacrer une population palestinienne dépossédée de ses terres.  Alors que depuis 2002, le consensus régnait parmi les pays arabes sur le fait que la résolution du conflit entité sioniste-palestinien était une condition sine qua non pour une normalisation des relations avec les sionistes, qui occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis 1967. Comme réponse à cette trahison, en mai 2021 Ies sionistes bombardent Gaza avec des centaines de morts et des milliers de blessés où on compte des enfants et des femmes. Aucune condamnation des pays développés dits démocratiques si ce n’est de défendre  l’entité sioniste tout en usant de leur droit de véto qui continue  de protéger l’agresseur et le colonisateur.

Dans ce volet, une fable bien connue en Egypte relative à l’histoire du scorpion qui voulait traverser le Nil mais il ne savait pas nager. Il sollicita la grenouille pour monter sur son dos et le transporter vers l’autre rive du fleuve. La grenouille répondit par la négative en justifiant que elle le laisser monter sur mon dos il allait la piquer. Le scorpion répondit que s’il la pique durant la traversée le scorpion allait se noyer.  Après avoir longtemps réflexion comme chez les pays arabes, la grenouille en conclut que le raisonnement du scorpion se tenait. Elle l’autorisa donc à monter sur son dos et entreprit de traverser le fleuve. Arrivés à mi-course, le scorpion soudainement piqua la grenouille ; pendant que les deux agonisaient, la grenouille, dans un dernier souffle demanda au scorpion « pourquoi as-tu fait cela. Est-ce que nous méritions vraiment cette punition ? « Oui » répondit le scorpion, on mérite ce châtiment  car nous avons oublié  que nous sommes au Moyen Orient.  Une fable que les pays arabes signataires avec Ies sionistes doivent longuement et durablement méditer, ils seront un jour piquer avec leur consentement.

 

Nadir K

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