Décrivant l’état d’esprit qui règne dans les communautés les plus proches de Gaza, vendredi matin, Gadi Yarkoni, chef du conseil régional d’Eshkol, déclare au micro de la radio militaire que « nous avons une tonne de questions et nous devons nous montrer très vigilants quant à ce qui peut arriver. Où allons-nous ? Le calme est-il réellement là ? »
« A Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est : des fêtes de la ‘victoire’ après le cessez-le-feu », dit Ynet, en première page. Accompagnant ce narratif, une photo de Palestiniens qui s’ébattent en brandissant le drapeau palestinien, le site internet note par ailleurs que les réjouissances sont similaires « à celles qui suivent les accords d’échange de prisonniers »…A Gaza, « les conducteurs, dans les voitures, klaxonnent et ils agitent des drapeaux par la fenêtre », ajoute le site. « De nombreux résidents tirent des balles en l’air, allument des explosifs et jettent même des pétards ».
Selon la Douzième chaîne, le Hamas tente de mettre en spectacle sa force après cette grande victoire en appelant à une journée de la colère en Cisjordanie, vendredi, avec pour objectif de « démontrer son pouvoir et de montrer aussi qui est le vrai patron en Cisjordanie en descendant dans les rues et en affichant sa présence ».
Dans le ToI, Avi Issacharoff dit que le Hamas est le grand vainqueur du conflit : « A un niveau tactique, le Hamas n’a pas enregistré de gains significatifs. Et pourtant, le Hamas qui a commencé sa mini-guerre en envoyant un barrage de roquettes, le 10 mai, en direction de Jérusalem, a réussi bien au-delà de ses propres attentes au niveau stratégique », continue-t-il, faisant remarquer que le Hamas « est parvenu à créer l’illusion dans le monde entier que l’entité sioniste était à l’origine de l’agression, que le pays avait initié les combats. »
Lod, etc. : Gaza peut être un point d’interrogation mais un certain nombre de médias ont évoqué la situation à Lod et dans d’autres villes, suite aux violences ethniques brutales qui ont eu lieu la semaine dernière.
Ainsi, la Treizième chaîne s’est intéressée au retour des résidents qui avaient fui Lod, certains d’entre eux disant qu’ils redoutent encore une nouvelle escalade des tensions. « [Ils sont revenus] après deux jours de calme, pendant lesquels les habitants se sont encore interrogés sur ce qu’il s’est passé, sur ce à quoi cela a servi, sur ce qui est arrivé et sur ce qui risque d’arriver à l’avenir », commente le présentateur Udi Segal.
« Tant que ces Juifs religieux resteront là, il y aura des conflits. Ce sont des partisans du mouvement des implantations », explique Ali Nasasrah, un adolescent, aux abords de la Grande mosquée de Lod. « Tant qu’ils seront là, notre sang continuera à bouillonner ».
Ariel Kahane, pour Israel Hayom, exprime son exaspération concernant le fait qu’il y a un an, il travaillait sur le projet de l’annexion des implantations de Cisjordanie et qu’aujourd’hui, « chaque Juif aspire aux implantations et l’entité sioniste n’a même pas de souveraineté sur les territoires qui lui appartiennent à l’intérieur de la Ligne verte ».
A Jaffa, autre ville à avoir été touchée par les affrontements entre sionistes et Arabes, Haaretz rapporte que les résidents arabes ont l’impression que ce mois d’agitations s’est apparenté à un voyage dans le temps. « Ça a été comme les récits de nos parents au sujet du régime militaire », dit Rawan Bisharat, un résident de Jaffa qui vit à proximité de Bat Yam, au journaliste, en comparant les actions policières, là-bas, à la présence de l’armée à Hébron. « La police entre ostensiblement dans les quartiers pour apaiser les choses et elle jette des grenades incapacitantes. Nous ne sommes pas en sécurité. Nous ne savons pas d’où nous allons être attaqués, par les habitants d’implantation ou par la police. Et ce qui est le plus perturbant, c’est que les médias ne disent rien à ce sujet ».
Rabah Karali