Par S. Méhalla
En ces temps de crises, la politique du chef de l’État semble cohérente dans l’absolu. Depuis son arrivée, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’en est allé sur toutes les volontés pour tenter d’en découdre avec une crise complexe et multidimensionnelle.
Autrement dit, arriver à un consensus politique honorable. Par ce souci de cohérence, le chef de l’État, face à cette crise, ne peut emprunter une logique politique qui contredirait de facto sa démarche initiale, voire ses engagements pris durant la campagne électorale. Aussi, pour d’autres raisons, dogmatiques celles-là, l’assiduité politique du chef de l’Etat est tout à fait honorable, même si aucun pays au monde ne fonctionne avec un consensus politique clair et majoritaire. Mais si l’on accepte la projection du chef de l’État, sur le plan économique surtout, l’Exécutif doit se réveiller.
Contrôler l’inflation, l’expansion de la dépense publique, mettre en place des réformes structurelles pour passer un cap de deux ou trois ans et lancer la croissance dans notre pays. Ces réformes structurelles, notamment dans le domaine de la gouvernance des entreprises publiques et celle des banques, dans la modernisation du secteur financier et dans la dynamisation du marché financier.
Ces réformes doivent s’accompagner, elles aussi, d’une réforme profonde de la fiscalité, levier principal de la redistribution des richesses et de la lutte contre les inégalités. Il faut, en Algérie, une révolution dans le domaine de la fiscalité. Sans ce sursaut de conscience, l’Algérie récupérera une économie de bout de chandelle, et risque encore de perdre du temps en créant l’inflation de sa valeur monétaire. Ce qui va surenchérir sur les importations et, le produit local-quand il est disponible !-est, souvent, de très mauvaise qualité.
Pour que le gouvernement réussisse la démarche, il ne faut surtout pas laisser au fonctionnaire le soin de décider. Dicter les réformes. Les mener. Est-ce son rôle ? C’est au gouvernement de prendre ses responsabilités politiques. Le politique ne doit pas se départir de son vrai rôle quand son choix est acté. Faire des arbitrages, surtout les suivre. Faire des politiques clairement assumées et clairement soutenues. Chez nous, quand un cadre part, son idée, bonne ou mauvaise, part avec lui… C’est ce qu’il faudrait peut-être revoir pour entamer l’ère de l’alarmisme ambiant !
S.M.