Par S. Méhalla
Célèbre écriteau émaillé sur le fronton du Panthéon parisien où reposent à jamais ces êtres qui ont servi leur patrie, chacun dans son domaine.
Ils l’ont servie avec les Lettres et les chiffres, l’épée et le canon, le savoir et la connaissance, la culture et l’éducation… Une nécropole nationale où les débats aphones d’Hugo et de Malraux, de Jaurès d’avec Voltaire, radiations de Pierre et de Marie Curie ainsi que les promenades éternelles de Rousseau, les combats de Napoléon et la résistance de Jean Moulin… continuent à donner corps et sens à une République. Ces hommes qui ont édifié l’éternité de la République et de la France. Ces hommes, aujourd’hui, après chaque discours officiel des élus du peuple français, de droite comme de gauche, de l’extrême droite comme de l’extrême gauche… finissent par un Amen consensuel : Vive la République, vive la France.
Aux grands hommes la Patrie est reconnaissante !
Juste parce que la Patrie, peut être tripotée par moments au sujet des comportements de ses propres hommes, a tendance, toujours, à prêter l’oreille après coup à celle qui ne sait pas jouer des ficelles : l’histoire. Au sujet des actes et des faits. Au sujet de la bravoure des hommes et, bien sûr, de leur lâcheté. Leur sacrifice. L’histoire colporte au-delà de l’usure du temps et des hommes.
Bizarrement, j’écris cela suite à une discussion, somme toute inattendue, j’allais même dire fortuite. Et je me demandais pourquoi, nous les Algériens, n’avons-nous pas une sorte de Panthéon à nous qui peut parfois nous assagir face aux menaces de désordre. Si pour l’avoir il nous faut trois piliers : les hommes, la Patrie et l’histoire. Nous en avons grand besoin, car notre pays a quelque part égaré d’entre les jambes des vivants, son histoire. L’aurait-elle mal narrée ? L’humilité de nos hommes aurait-elle, peut-être dépassé la grandeur de la Patrie et, du coup, est devenue soluble, cette histoire, la nôtre.
Ou, peut-être, tout simplement attendrait-elle le moment fatidique où elle se mutera en Justice faisant dissocier les Grands des petits, la grandeur de la petitesse, et ce n’est qu’à ce moment-là que nous aurons notre propre Panthéon algérien où sur son fronton sera gravé par une main plus que confiante de ses enfants qu’elle ne l’ait jamais été : Dawla la tazoul bizaoual erridjal.
Un Panthéon où se taquineront, pour l’éternité, tout en riant des bourdes des vivants, Boumediene et Kateb Yacine, Boumediene et Krim, l’Emir et Moufdi, Djaout, Yefsah et Malek Haddad, Général Smaïn et Boudiaf, Chadli et Cheikh Nahnah, Ben M’hidi, Didouche et Amirouche, Maatoub, Aït Ahmed et Slimane Azem, Cheikh El Hassnaoui, Isssiakhem… Tous ceux qui ont participé à l’Indépendance, ceux qui ont donné leur vie pour la paix et ceux que l’histoire du peuple reconnaîtra. Il viendra, ce jour-là, ce greffier qui a noté toutes les grandeurs.
Que les adeptes du désordre s’en souviennent…
Vive la République, Vive l’Algérie !.
S.M.