Entretien Sport

Lakhdar Belloumi à Crésus: «Je suis fier de mon fils, c’est un joueur d’instinct»

Le légendaire maître à jouer de la sélection algérienne espère voir bientôt son fils dans un club d’outre mer.

Votre fils Mohamed Bachir s’est encore distingué, vendredi, en marquant un autre joli but en championnat de Ligue 1 face au CSC. Vos impressions ?

Je suis bien évidemment très content de voir mon fils jouer et marquer des buts en Ligue 1. Franchement, je suis fier de lui et je lui souhaite encore beaucoup de réussite dans la suite du parcours et de sa carrière. Ces deux premiers buts vont lui donner plus de confiance.

Ce sont deux beaux buts, deux chefs d’œuvre, surtout celui contre l’US  Biskra ?

Absolument. Ce sont deux buts pleins de sang-froid et d’intelligence. Mon fils utilise bien ses pieds, mais sa tête aussi. C’est un joueur d’instinct, très intelligent. Il a vite pris l’information et constaté la position du gardien de but du CSC avant d’armer son tir qui a fini au fond des filets.

Vous étiez présent au stade Ahmed Zabana et on vous a vu sur le petit écran saluer et applaudir longuement le premier but de votre fils en Ligue 1….

J’étais émerveillé comme tout le monde par ce but. C’était une petite merveille quand même. J’ai apprécié ses feintes et son tir instantané qui a fini par faire mouche. C’est l’un des plus beaux buts de cette entame de championnat.

Vous êtes apparemment très proche de lui et vous lui prodiguez sans doute de bons conseils, n’est ce pas ?

Tout à fait, je lui donne des conseils et des tuyaux, surtout en cette période difficile de la Covid-19. Rester plusieurs mois sans compétition était dur et pénible pour tous les footballeurs. J’essaye de l’encadrer au mieux. Je  sais qu’il est doué et qu’il a des qualités. Il est encore perfectible. Il peut mieux faire encore.

Quelles sont ses principales qualités ?

Il est vif, intelligent et il a une bonne vision de jeu.

Tel père, tel fils donc ?

Je l’espère bien. Il ne faut pas oublier que j’ai débuté en seniors à un âge plus précoce. J’étais meilleur buteur de l’équipe première du MC Oran à l’âge de 18 ans en 1978. J’ai même fini co-meilleur buteur du championnat avec Abdeslam Bousri et Redouane Guemri. J’espère qu’il aura une bonne carrière professionnelle et internationale.

Il s’est révélé en sélection des moins de 20 ans en Tunisie et il est promis à une belle carrière internationale ?

Je l’espère bien. Il doit garder les pieds sur terre et continuer à travailler pour devenir titulaire au MCO. Dans le football, il n’y a que le travail qui paye. Il faut un peu de chance aussi.

Omar Belatoui a eu le courage de le lancer en équipe première du MCO et il a bien saisi sa chance ?

Oui, Belatoui connaît bien ses qualités et il n’a pas hésité à le lancer dans le bain. C’est un ancien joueur international et sa présence est très bénéfique au MCO, aux jeunes talents du club surtout.

Cette crise sanitaire, le huis-clos et l’absence de la pression des supporters a permis à d’autres jeunes joueurs de se révéler cette saison ?

Moi, j’aurais aimé que le public soit présent dans les stades pour encourager ces jeunes. Ce n’est pas du tout facile de jouer devant des gradins vides. La présence et la pression du public ne peut qu’aider ces jeunes à s’aguerrir.

Vous n’avez pas joué en Europe et vous espérez voir votre fils dans un club d’outre mer, n’est ce pas ?

Jouer en Europe constitue un rêve, un objectif pour lui, mais il doit s’affirmer d’abord dans notre championnat. Je lui ai promis de le placer dans un club étranger. Je ferai tout pour tenir cette promesse.

Le MCO est provisoirement sur le podium. Il est en train de régaler et de jouer les premiers rôles cette saison. Qu’en pensez-vous ?

Le MCO reste sur deux magnifiques performances face à l’USB et au CSC. C’est une équipe qui développe du beau jeu, une équipe portée vers l’offensive. Elle aurait pu faire mieux. Les problèmes financiers ont quelque peu perturbé le groupe. Le MCO mérite d’être parrainé par une société nationale, au même titre que les autres grands clubs d’Algérie qui vont servir de locomotives.

L’équipe nationale a été relancée par Djamel Belmadi qui l’a menée au sommet du football africain. Les Verts peuvent-ils décrocher un ticket pour le Mondial 2022 ?

L’EN est championne d’Afrique et elle est parmi les favoris pour la qualification au Mondial 2022. Aujourd’hui, la sélection algérienne est redoutée et redoutable. Elle est crainte par tous les Africains, notamment les grosses cylindrées du continent. C’est un avantage sur le plan mental. Belmadi va faire le nécessaire pour renforcer le groupe et atteindre cet objectif, à savoir la qualification au Mondial pour la cinquième fois de l’histoire. On y croit.

Propos recueillis par Larbi Bouazza

Nadir K

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