économie

Exportations des hydrocarbures: La guerre des chiffres

L’agence américaine spécialisée dans les marchés pétroliers a ouvert une brèche mercredi dernier en parlant du recul des exportations algériennes en pétrole. Des chiffres et des pronostics à long terme qui font dire à l’agence que l’Algérie ne sera plus exportatrice du pétrole d’ici dix ans.

La raison de cet «après-pétrole» s’expliquerait, selon la même source, par la croissance exponentielle de la consommation locale, pour laquelle de plus en plus de gaz et de pétrole sont consacrés et ce, au détriment de l’export. Ce rapport n’a pas tardé à faire réagir le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, qui a qualifié les chiffres avancés par l’agence basée à New York d’«erronés», et ses auteurs de «malintentionnés».

Pour répliquer à ce rapport, Attar a avancé d’autres chiffres, d’ailleurs publiés, selon lui, sur le site du ministère, dès la première semaine de janvier. Dans cette guerre des chiffres, l’Organisation des pays exporta-teurs de pétrole en rajoute une couche. Alors que Bloomberg parle de 290 000 barils/jour exportés le mois dernier, ce qui représente 36% de moins qu’en décembre, soit le taux le plus bas depuis au moins 2017, Attar évoque une moyenne de
937 000 bl/j en moyenne durant l’année 2020. Pour l’Opep, qui a rendu publics hier les chiffres de ses pays membres, l’Algérie a atteint 874 000 barils par jour en janvier 2021, contre 863 000 barils en décembre 2020 (+11 000 barils). Quant à la production moyenne, elle avait baissé en 2020 pour s’établir à 899 000 bl/j contre 1,023 million de barils/jour en 2019.

Le brut algérien gagne 5 dollars en janvier

Dans cette cacophonie autour des quantités de pétrole exportées, un indice autour duquel il ne peut pas y avoir de discorde est celui des prix. En effet, selon l’Opep, les cours du Sahara Blend, le brut de référence algérien, ont augmenté de 5,09 dollars en janvier dernier, soit une hausse de 10,2% par rapport à décembre. Dans son dernier rapport mensuel, l’Opep précise que les cours du brut algérien ont atteint 55,08 dollars le baril en janvier 2021, contre 49,99 dollars en décembre 2020.

Cette hausse a permis de placer le Sahara Blend à la 2e position parmi les bruts les plus chers du panier de l’Opep au mois de janvier, après l’Angolais Girassol (55, 84 dollars/baril), alors qu’il occupait la 3e place en décembre dernier. Le prix du pétrole algérien est établi en fonction des cours du Brent, brut de référence de la mer du Nord, coté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico-chimiques appréciées par les raffineurs.

Cette progression intervient dans un contexte de hausse générale des prix du brut, en raison de «l’amélioration des fondamentaux du marché, avec notamment les perspectives d’un resserrement de l’offre de brut, la tendance à la baisse des stocks mondiaux de pétrole, et l’optimisme quant à la reprise de la demande de pétrole alors que les pays du monde approuvent de plus en plus les vaccins anti-Covid et commencent les campagnes de vaccination», explique le rapport. Pour ce qui est de la demande mondiale de pétrole, l’Opep estime que celle-ci «devrait désormais augmenter de 5,8 millions de barils par jour (mbj).

Les prévisions de l’Opep sont ainsi révisées à la baisse d’environ 0,1 mbj par rapport à celles du mois dernier, pour s’établir en moyenne à 96,1 mbj. Par ailleurs, l’Opep souligne que des évolutions positives sur le front économique, soutenues par des programmes de relance massifs, devraient encourager la demande dans divers secteurs au second semestre de l’année 2021. S’agissant de l’approvisionnement mondial en pétrole, les prévisions de croissance de l’offre hors Opep en 2021 ont été révisées à la baisse d’environ 0,2 mbj.

La production des pays non membres progressera ainsi de 0,7 mbj, pour atteindre en moyenne 63,3 mbj. Le rapport indique également que les bruts de l’Opep en 2021 seront plus demandés que prévu. La croissance de cette demande a été révisée à la hausse de 0,3 mbj par rapport au mois précédent pour s’établir à 27,5 mbj.

Nouveaux records du brut

Du côté des bourses, les cours du pétrole ont terminé la semaine avec une nette reprise, touchant de nouveaux plus hauts en plus d’un an, et ce malgré les perspectives mitigées partagées la veille par l’Agence internationale de l’Energie (AIE) et l’Opep. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a gagné vendredi 2,10% ou 1,29 dollar à Londres par rapport à la clôture de la veille à 62,43 dollars, peu après avoir atteint 62,85 dollars. Le baril américain de WTI pour le mois de mars a grimpé dans le même temps de 2,11% ou 1,23 dollar à 59,47 dollars.

Hafid M.

 

 

 

Nadir K

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi

économie

Finance islamique

Journal algérien spécialisé en économie, politique et actualités variées.

Crésus @2024. All Rights Reserved.