Le ministre de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Famille, Abderrahmane Benbouzid, a affirmé, jeudi que son département prendra en charge les malades cancéreux, en matière d’hébergement et de transport.
« Le ministère mettra à leur disposition des lits et des moyens de transport pour assurer leur bien-être » a-t-il rassuré. Il a annoncé en outre, le lancement de trois plateformes numériques. Selon lui, la première sera chargée de prendre les rendez-vous des malades atteints de cancer du sein, qui peuvent bénéficier des soins, dans les plus brefs délais, dans n’importe quelle wilaya du pays.
Le ministre a souligné que «les deux autres plate- formes numériques seront dédiées à la répartition des rendez-vous entre les wilayas et l’hébergement des patients». Abderrahmane Benbouzid a fait savoir, que le ministère a consacré un budget spécial pour l’acquisition de médicaments, au profit des malades cancéreux, au niveau de la pharmacie centrale.
Pour rappel, le ministre a procédé, récemment, à Alger, à l’installation de la Commission nationale pour la prise en charge des cancéreux, composée de 10 membres. Il a précisé que ladite commission était composée de professeurs spécialistes des différents services hospitaliers au niveau national et présidée par le Pr. Lyès Rahal, directeur des services de santé et des structures au ministère de la Santé.
« Cette installation intervient conformément aux instructions du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a classé parmi ses priorités la prise en charge des cancéreux», a assuré le ministre, indiquant que « l’objectif est de créer un guide national consensuel pour soigner les cancéreux et ce, avec la participation et la consultation de l’ensemble des intervenants, étant donné que la prise en charge de cette maladie s’appuie sur un grand nombre de médicaments et par conséquent, il est indispensable d’unifier la vision sur les médicaments choisis pour le traitement».
Et d’ajouter : « Cette commission sera chargée, également de la mise en place et de la numérisation d’un réseau national pour la prise en charge de ces malades, la numérisation étant un outil important permettant d’obtenir des informations précises, d’activer et d’améliorer le processus idoine pour une meilleure prise en charge des cancéreux, outre une stratégie efficace pour assurer les nouveaux médicaments et traitements innovants approuvés par les spécialistes».
Il a réaffirmé l’engagement de la tutelle à accompagner la Commission nationale pour la prise en charge des cancéreux «dans ses missions et à la doter des moyens nécessaires pour aboutir aux résultats escomptés».
A propos des moyens déployés par l’Etat dans le cadre de la lutte contre cette maladie, le ministre, Abderrahmane Benbouzid, a rappelé, , que le Plan national de lutte contre le cancer 2015/2019 «a « permis l’accomplissement d’un grand pas dans la lutte contre cette maladie » en citant les différentes réalisations, en la matière, de ces dernières années.
Pr Messaoud Zitouni : « Il faut réactiver le Fonds national de lutte contre le cancer »
Le professeur Messaoud Zitouni, chargé du suivi et de l’évaluation du Plan national de lutte contre le cancer 2015/2019, a estimé pour sa part, que la lutte devra prendre en compte les bouleversements de la société et leurs retombées sur l’évolution de cette maladie. « La société algérienne a subi des bouleversements profonds dans toutes ses dimensions, démographique, sociale et économique, qui ont des retombées sur le développement du cancer, qu’il faudrait prendre en compte dans la nouvelle stratégie de lutte contre cette mala-die » a-t-il souligné. Relevant les efforts fournis, lors de la crise sanitaire de la Covid 19, le Pr Zitouni a considéré qu’elle est « une oppor-tunité de valoriser le système national de santé en matière de lutte contre les maladies chroniques, tels le diabète et le cancer ». Le Pr. Messaoud Zitouni, a appelé notamment, à la réactivation du Fonds national de lutte contre le cancer, qui a été exclu du budget 2021. Selon lui, cette décision est une grave erreur, elle est préjudiciable pour les malades”, étant donné que cette pathologie prend de l’ampleur d’année en année, avec plus de 45 000 nouveaux cas par an. En ce qui concerne la création d’une commission ad hoc au niveau du ministère de la Santé pour s’occuper de la maladie du cancer, Pr. Zitouni a estimé que c’est “une perte d’efforts, de temps et d’argent » qualifiant la décision « d’incorrecte”, plaidant pour l’accélération du lancement d’un deuxième plan fondé sur “une stratégie claire”.
Samia Acher