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Avant-projet de loi électorale et agenda politique du pouvoir : Le rejet diplomatique du FFS 

Destinataire de la mouture de l’avant-projet de la loi électorale à l’instar de tous les partis politiques, le Front des forces socialistes (FFS), est l’un des rares à ne pas débattre de son contenu. Pour le plus vieux parti de l’opposition, « la démocratie ne se résume pas à l’isoloir».

Dans une déclaration rendue publique, hier, la direction nationale du FFS a estimé qu’au-delà des dispositions nouvelles contenues dans ce texte, «c’est l’ensemble du dispositif politique actuel qu’il s’agit de questionner ». « Une loi électorale, quand bien même elle prémunirait le pays contre certaines dérives du passé, ne saurait garantir un scrutin libre et crédible », tranche d’emblée le parti, soulignant que « la démocratie ne se résume pas à l’isoloir».

Mais, elle suppose en effet «un climat politique de libertés qui permette un choix libre et conscient ».  Le FFS s’interroge sur «quel crédit pouvons-nous accorder à un texte proposé à la discussion aux partis politiques dans un contexte marqué par des arrestations et des condamnations arbitraires pour délit d’opinion et par un verrouillage sans précédents des espaces politiques et médiatiques ? ».  En d’autres termes, le parti n’a même pas jugé utile d’éplucher la mouture élaborée par le Comité Laraba, et envoyée par la présidence de la République. C’est toute la démarche qu’il remet en cause, dans ce qui semble être un rejet diplomatique. Ce qu’exprime le FFS, c’est plutôt des «regrets».

Lui qui dit avoir espéré un changement radical de cap et une volonté politique réelle des tenants du pouvoir d’amorcer une nouvelle ère. Hélas, « nous constatons avec regrets, et surtout inquiétude, que le calendrier électoral a été maintenu alors que le contexte actuel, national et régional, exige une approche politique à la hauteur des aspirations légitimes du peuple algérien », écrit la direction du parti. Rappelant « le rejet massif » du référendum du 1er novembre, le FFS pense que « le pays a besoins d’un choc de confiance ». Et le courage politique, dit-il, « ce n’est pas s’accrocher à un agenda politique dont l’échec est prévisible ». Bien au contraire, ce courage « c’est oser des révisions déchirantes » lorsque l’intérêt national le commande. C’est pourquoi, il avertit sur le maintien « contre vents et marées » de l’agenda électoral qui, non seulement risque d’aboutir à « un nouvel échec ».

Mais ce sera d’« aggraver la défiance populaire et (de) creuser encore un peu plus le fossé entre le peuple et ses dirigeants », met en garde le parti.  Au FFS, insistent les rédacteurs de la déclaration, « nous restons convaincus que l’organisation d’élections réellement libres et crédibles doit impérativement être précédée d’un dialogue sans exclusive ». Un dialogue qui  « posera, ajoute la Direction du parti, les fondements d’une vie politique démocratique qui garantira l’alternance politique, institutionnalisera les contre-pouvoirs et encouragera la construction des médiations politiques et sociales, démocratiques et autonomes ».

Pour ce faire, le parti rappelle avoir appelé à la tenue d’une Convention nationale « pour dégager un consensus national autour d’une issue politique, globale et démocratique ». Et pour le réussir, le FFS  juge « indispensable » de créer, au préalable,  un climat de confiance qui passe par « la libération des détenus politiques et d’opinion et leur réhabilitation », « l’ouverture des champs politique et médiatique » et
« l’’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l’encontre des militants, des journalistes et des syndicalistes engagés dans le combat démocratique». Comme préalables aussi, le parti appelle à «la libération de l’appareil judiciaire de toute emprise ou injonction » et au «gel de tous les engagements économiques qui bradent ou hypothèquent les ressources nationales ».

A.M.

 

 

 

 

Nadir K

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