Le président de l’ordre des médecins, membre du Comité national scientifique de veille et de suivi de l’évolution de la pandémie de la Covid 19, Mohamed Bekkat Berkani, est catégorique : «Pour commencer une opération de vaccination il faudra s’entourer de toutes les garanties de réussite ».
S’exprimant, hier, lors d’un passage sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio nationale, Berkani a souligné que «seule une vaccination bien ordonnée et bien organisée nous permettra de vaincre la Covid-19 et de l’éloigner de notre pays». Il a soutenu : « La campagne de vaccination n’est pas une affaire d’une semaine ou de deux jours, ça peut durer toute une année ou plus, en fonction de l’arrivage des vaccins…». Pour lui, le plus important reste à faire. «Il faut distribuer les doses de vaccin d’une façon équitable aux quatre coins du pays pour acquérir l’immunité collective».
« Il faudrait concentrer les efforts sur des endroits où il y a une haute contagiosité du virus pour essayer de couper la contami-nation ambiante», explique-t-il. Et d’ajouter :
« Le processus devrait continuer d’une façon organisée si on veut éloigner rapidement cette pandémie de notre pays». L’objectif de cette opération est, d’après lui, d’atteindre l’immunité collective, en vaccinant au moins 50 à 60% de la population.
Estimant que la réussite de l’opération est une question de stratégie, il précisera que la mise à disposition progressive des vaccins, par tous les moyens, impose l’établissement de priorités parmi les catégories à vacciner, notamment les personnes âgées, le personnel médical et les malades chroniques. Pour identifier ces derniers, Berkani a déclaré que la sécurité sociale pourrait aisément donner un coup de main et coopérer avec les services de la santé.
Selon lui, la sécurité sociale dispose d’un fichier qui peut être utilisé dans cette campagne de vaccination. « De cette manière, on pourrait établir des convocations pour organiser les rendez-vous et toucher, ainsi, directement les malades », précise-t-il non sans insister que « La population cible est connue » citant, à titre d’exemple : les personnes qui ont une immunité assez faible, voire les personnes âgées, les malades chroniques ainsi que les personnels de santé, les personnels qui sont utiles à la société, à savoir la protection civile et les services de sécurité. «Sur le plan pratique, le ministère de la Santé et les services de la santé n’ont pas la nomenclature des personnes qui ont des maladies chroniques.
Il est préférable de mettre en place un système de convocation pour les personnes vulnérables, leur expliquant où se diriger pour se faire vacciner, via des SMS via internet etc., pour éviter des déperditions et une désorganisation qui ne fera que nuire à la campagne de vaccination», détaille Berkani. Le professeur a exclu, d’autre part, toute reprise de vols aériens externes. « Nous allons continuer de garder nos frontières sûres et essayer d’éviter la circulation des variants. Ce sont des décisions qui sont vraiment nécessaires dans ce genre de situation », conclut-il.
Oumessaâd. M