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Faisant part de son état de santé qui « se dégrade » : Nekkaz raconte son transfert et s’en prend à Zeghmati

Transféré le 26 janvier en cours de la prison de Koléa (Tipasa) à celle de Labiodh Sidi Cheikh dans la wilaya d’El Bayadh, le détenu et activiste politique, Rachid Nekkaz, revient dans une lettre qu’il a rédigée et publiée hier, par le Mouvement pour la jeunesse et le changement (MJC), non agréé, sur les conditions de ce périple.

Nekkaz affirme avoir été transporté « dans un fourgon qui ne disposait pas de chauffage » et « menotté » durant plus de 9 heures, sous une escorte de « huit véhicules 4X4 de la Gendarmerie nationale ». À son arrivée dans la prison où il se trouve actuellement, l’ancien candidat à l’élection présidentielle annulée d’avril 2019, précise avoir été immédiatement «placé en isolement total avec une cour de 2 mètres carrés » « Cet endroit est comparable à la sinistre prison de Tazmamart au Maroc qui était une prison secrète située dans une zone désertique.

Mouroir pour les opposants politiques du roi Hassan II et dont les conditions d’incarcération étaient très difficiles, voire inhumaines (et où) beaucoup de ses prisonniers sont morts », écrit Rachid Nekkaz. A travers sa lettre, le détenu politique s’en prend encore une fois au ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati.

Ce dernier « poursuit ses abus de pouvoirs et met en œuvre son machiavélisme dans le but de m’isoler totalement de mes 85 avocats en charge de ma défense, en m’envoyant croupir dans une prison à 756 km d’Alger dans le désert », accuse Nekkaz qui pour la première fois, fait part de son état de santé qui semble-t-il, se dégrade de jour en jour.

Il confirme ainsi l’alerte lancée la veille par son mouvement le MJC. Ce dernier avait indiqué que « Rachid Nekkaz souffre d’un kyste du foie de grande taille à potentiel malin pouvant devenir une tumeur ». « Plus inquiétant, il souffre également d’une hypertrophie prononcée de la prostate qui est vraisemblablement un cancer de la prostate », a mis en garde le mouvement, rappelant au passage que le père de Nekkaz « est mort en 2011 des suites de cette maladie ».

Le MJC relève « la difficulté » pour les avocats du détenu politique, d’avoir les détails du niveau de gravité de la santé de Rachid Nekkaz, car « il y a un refus de Belkacem Zeghmati de son administration de communiquer les conclusions des examens médicaux qu’il a effectués ». À la prison de Labiodh Sidi Cheikh, Nekkaz « ne bénéficie pas d’une surveillance médicale ni de traitements », affirme la même source, s’étonnant que « l’hôpital le plus proche se trouve à 125 km de la prison ».

Mais, malgré toutes ces conditions, l’activiste politique garde le moral et semble déterminé à poursuivre son combat. « Malgré mon état de santé au plus mal qui se dégrade de jour en jour, car j’ai un début de cancer de la prostate et un kyste de 19 mm dans le foie à potentiel malin, je maintiens la grève de la faim de 29 jours à partir du vendredi 19 février 2021, jour anniversaire du déclenchement du Hirak à Khenchela », a-t-il assuré. Pour rappel, Rachid Nekkaz qui se trouve en détention depuis décembre 2019, est poursuivi pour «incitation à porter des armes contre des représen-tants de l’Etat», «incitation à attrou-pement non armé» et «publication sur Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national».

Une demande de liberté provisoire déposée par sa défense le 20 janvier courant, a été rejetée par la chambre d’accusation près la cour d’Alger. En décembre dernier, maître Zoubida Assoul, membre du collectif d’avocats de la défense, a déclaré que « Nekkaz est en détention arbitraire, après que la chambre d’accusation eut renouvelé le mandat de dépôt avec effet rétroactif, en violation du code de procédures pénales ».

A.M.

Nadir K

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