Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, a fait savoir que son département exclut catégoriquement le retour à la retraite proportionnelle et sans condition d’âge. En réponse à une question d’un député lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), autour de cette question, Il explique que cette décision est survenue, suite au déficit enregistré par la Caisse nationale des retraites.
« En l’état actuel des choses, pour la question de la retraite proportionnelle et l’intégration des jeunes diplômés dans le monde du travail, il est impossible de revenir à cette procédure compte tenu du déficit de la CNR » a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a tenu à rappeler les circonstances dans lesquelles cette procédure a été appliquée, à savoir, selon lui dans une conjoncture exceptionnelle, en 1997, à cause de la situation économique, dans laquelle se trouvait le pays, « suite à l’application du programme du FMI, qui a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises et le licenciement d’un grand nombre de travailleurs ».
Et d’ajouter : « A ce jour, la procédure a profité à plus de 1 million de personnes, ce qui a mis à mal l’équilibre financier de la CNR et créé, dès 2013, un déficit structurel ».
Le premier responsable du département du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale a précisé que face à cette situation, la Caisse nationale des retraites a sollicité l’aide de différentes caisses de la sécurité sociale et du Fonds national d’investissement (FNI) pour assurer le versement des pensions de retraite.
Sur ce volet, le DG de la CNR, Slimane Melouka, avait fait savoir récemment que « le déficit financier de la CNR s’élève à 700 milliards de dinars », soulignant que ce déficit, qui connaissait « une augmentation significative » durant la période 2014-2018, est « stable » depuis 2019 grâce aux mesures prises par la tutelle.
Pour rappel, la retraite anticipée est instituée par le décret Législatif n°94-10 du 26 mai 1994. Les dispositions relatives à la retraite anticipée ne sont applicables qu’aux salariés du secteur économique susceptibles de perdre leur emploi de façon involontaire, pour raison économique et dans le cadre, soit d’une compression d’effectifs, soit d’une cessation légale de l’activité de l’employeur. Aussi, le licenciement pour cause économique d’un salarié remplissant les conditions d’admission au bénéfice des prestations de la retraite anticipée est interdit.
Sérine. H