EDITO

Qui es-tu ?

Par S. Méhalla

Un symptôme d’aboulie pathologique domine notre vie. Une affection particulière à l’inaptitude dans tous domaines confondus. Je dirai une ambiance avérée de frigidité sociale fait que l’ébauche de notre futur semble sans visibilité, sans impératif vital.

Actes et actions se vulnérabilisent, les concepts s’entremêlent, les projections planent dans des humeurs inquiètes, au gré des seuls instruments publics souvent obsolètes, au mieux rébarbatifs… Notre société renie ce qu’elle fut, ce qu’elle devrait être et se désengage de ce qu’elle doit impérieusement être. De ce qu’elle rêvait d’être surtout, ce qu’elle nous promettait de… Il y a quelques années, à peine deux ans à vrai dire, une étude américaine nous disait sans prendre de gants que nous étions un peuple de fainéants, pour faire court et sans commentaire.

Un peuple qui tend le pied à la nonchalance, l’oreille à l’obscurantisme, le visage à la lâcheté et la main à la corruption. Voire au fratricide. Un peuple sans les codes nécessaires au savoir-vivre, égaré entre une vie spirituelle pervertie et une décolonisation ayant jeté le bébé, ou le butin, avec l’eau du bain, ou le vin du Blanc.

Les bienfaits avec les méfaits. Un peuple qui parle un mauvais français truffé d’un mauvais arabe. Et dans ces jeux de transformations, nous avons l’art d’abâtardir la baraka : le pétrole en malédiction et brigandage, la spiritualité en obscurantisme, l’indépendance et la liberté en asile, la démocratie en confusion et désordre, le hirak en manipulation étrangère et non étrangère, la mémoire en talion, le pays en Donjon et nos gouvernants, tous, en geôliers… Nous avons cet art du TOUT dans TOUT.

Qui es-tu cher concitoyen ? Qui es-tu pour ne pas conscientiser le monde autour de toi ; conscientiser ton existence, intriquée dans des enjeux d’équilibres complexes, mutants, dangereux et déterminants ? Qui es-tu pour ne pas croire à tes élites les répudiant des résolutions d’avenir, les livrant en pâture à la disette, au mieux à l’esclavagisme étranger ? Qui es-tu pour favoriser une chambre de députation oligarchique donnant la parole et l’autorité au pognon mal acquis, plutôt qu’à la majorité qui forme la société active, dénominateur commun de l’intérêt général. Qui es-tu pour ne pas affecter tous les Algériens à la même enseigne ? Algérien, tu es celui qui doit canner pour t’exhumer à l’héritage ancestral…

S. M.

Nadir K

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi

EDITO

Référendum des uns et des autres

EDITO

De l’îlot Persil à El Guerguerat

Journal algérien spécialisé en économie, politique et actualités variées.

Crésus @2024. All Rights Reserved.