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Malgré le gel des importations des viandes rouges: Les prix n’ont pas augmenté

Les récentes mesures décidées par les pouvoirs publics concernant le gel des importations des viandes rouges fraîches ou congelées n’ont pas eu d’impact sur les prix. Bien au contraire ! Selon le président du Conseil national interprofessionnel des viandes rouges (CNIVR), Miloud Bouadis, ce dernier a affirmé que les prix ont enregistré une baisse relative.

Difficile de le croire, puisqu’il ne donne pas de détails par rapport à son annonce alors que les consommateurs n’ont rien vu à ce propos. En revanche, Bouadis a qualifié cette décision de «salutaire» pour les professionnels de la filière. Par ailleurs, il a affirmé que bon nombre d’opérateurs qui étaient versés auparavant dans l’importation de la viande rouge fraîche et congelée se sont reconvertis en éleveurs et engraisseurs tout en jugeant ce  revirement de bénéfique lequel a permis d’augmenter la production, tout en générant des emplois supplémentaires autour de cette activité (alimentation de bétail, abattage, distribution).

De son coté, le président de la Fédération nationale des éleveurs (FNE), Djilali Azzaoui, qui s’est réjoui du gel des importations des viandes rouges, a estimé que cette décision devrait encourager davantage les producteurs locaux. Azzaoui a toutefois tenu à préciser que les importations ont toujours concerné la viande bovine, étant donné que l’offre du cheptel ovin sur le marché national a toujours été excédentaire même durant les périodes des grosses consommations telles que les fêtes de l’Aïd El Adha.

Abordant la question des prix des viandes rouges, le président du FNE a reconnu le fait que ces derniers demeurent excessifs pour les petites bourses, avant de constater que les tarifs varient d’une région à l’autre et l’écart entre les villes du Sud et celles du Nord peut atteindre jusqu’à 500 DA. Selon ses explications, il s’avère qu’au niveau des agglomérations peuplées, il y a, en effet, une forte demande sur le marché, ce qui fait augmenter les prix, contrairement aux régions de faible densité où l’offre est  supérieure à la demande.

Quant au vice-président de la FNE Brahim Amraoui, il  impute la hausse des prix au niveau des grandes villes au grand nombre d’intervenants dans la chaîne de commercialisation. Outre la loi de l’offre et de la demande qui influe sur les prix et les frais des transports, a-t-il expliqué, il y a aussi beaucoup d’»intermédiaires» sur la chaîne de distribution avec une marge bénéficiaire pour chaque intervenant au détriment du consommateur final.

C’est ce qui explique, selon lui, la «disparité des prix» entre les zones de production (la Steppe) et les autres régions». Dans le chapitre des solutions préconisées pour tenter de contenir les effets négatifs qui conditionnent  la cherté des viandes rouges, plusieurs recommandations sont mises sur la table. Tout d’abord, pour la FNE  il est nécessaire de faire un rapprochement entre les producteurs et les consommateurs en limitant au maximum le nombre d’intervenants, ainsi  les  éleveurs et les engraisseurs devraient destiner leurs bêtes directement aux abattoirs agréés.

Apres l’abattage, les carcasses devraient être acheminées vers les boucheries pour le découpage et la vente en détail devrait se faire selon des prix étudiés, en tenant compte du pouvoir d’achat des consommateurs sans compromettre les intérêts des producteurs ni ceux des commerçants».

Dans le  même sens, la chargée d’étude auprès du ministère de l’Agriculture et du développement rural, Sabrina Ichou, a insisté sur la nécessité pour les acteurs de la filière de s’organiser pour rendre les prix plus abordables. «Les associations interprofessionnelles doivent s’entendre, y compris sur les marges bénéficiaires à travers des contrats prédéfinis afin de réguler les prix des viandes qui restent excessifs malgré une production conséquente qui dépasse 50 millions de quintaux par an», a-t-elle souligné.

Rabah Karali

Nadir K

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