EDITO

Le blé, une question de «BLÉ» !

Par Samir Méhalla

Cette malheureuse histoire de blé soit disant avarié, importé de Lituanie, a suscité chez les Algériens, avertis, différentes interrogations. Ce blé «impropre à la consommation», qui contiendrait des graines rouges confirmées par les laboratoires de la Gendarmerie nationale, a fait réagir les plus hautes sphères de l’État.

Le Président, à l’affut de tous les dossiers, n’a pas hésité à ordonner une enquête. L’on a même assisté ex nihilo au limogeage du DG de l’OAIC suite à ce qui s’apparente au scandale de trop mettant en péril la santé des Algériens fragilisés déjà par une pandémie planétaire et une saga judiciaire historique des dirigeants de l’ancien régime.
Sauf que !
Invité sur un plateau matinal d’une télé privée nationale, voilà qu’un conseiller du ministère de l’Agriculture nie formellement les allégations faites au dit blé importé.
Le blé importé n’est pas avarié, crie-t-il.
Que s’est-il donc passé entre temps pour que les réseaux sociaux s’enflamment, les médias s’actionnent en s’emparant d’une affaire, qui n’en n’est vraisemblablement pas une selon ledit conseiller, en lui donnant une proportion de crime sanitaire ? Sachant que le blé en question a obtenu en amont toutes les autorisations nécessaires à son déchargement.
Certains observateurs n’écartent pas la thèse d’une donne géopolitique mettant en première ligne un rapprochement plus étroit entre les alliances traditionnelles de l’Algérie, cela dit, suivez mon regard : la Russie.
Entre Moscou et Paris, l’Algérie, selon eux, a tranché sur la question du marché d’importation du blé. D’où les résistances internes s’avérant «rebelles» au changement du cap politique national qui les priverait de ces miettes laissées sur le chemin des navires. Une question donc de BLÉ, de thunes, d’argent et de money…
Des péchés gourmands qui existent dans tous les pays et touchent tous les secteurs économiques. Les restes et les miettes existent partout, les ramasseurs de «miettes», de BLÉ, aussi.
Sur un autre volet, il est aussi important d’évoquer l’origine de cette importation de blé. Des habitudes des années 70, des habitudes plus raffinées sont apparues. La productivité des principales céréales, riz, blé et maïs, a augmenté grâce à l’introduction des progrès scientifiques. Ces phénomènes sont appelés la Révolution verte. Ce qui a inspiré les décideurs algériens de l’époque à opter pour le blé tendre et la baguette de pain à la française au lieu du blé dur et la kessra.
Aujourd’hui, la gestion de l’économie nationale, et peut être la donne géopolitique se faisant nécessitent un nouvel ordre de décisions. Sauf qu’une décision de cette envergure se construit pédagogiquement, s’explique afin d’éviter les spéculations de gauches comme de droites. Au-delà de ce fait entre Moscou et Paris, l’Algérien n’a rien à cirer. Son principal deal voudrait qu’il soit autosuffisant, souverain dans ses choix non pas seulement d’importer mais surtout d’exporter vu l’espace arable dont il bénéficie et dispose. We lahdi qiass comme diraient nos anciens.
 S. M

Nadir K

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