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Yennayer national

Aujourd’hui, l’Algérie fête Yennayer, nouvel an amazigh, pour un calendrier qui compte 2971 années de gloire, de peines, de résistance, de famines, de joie et de mémoire. Fête de Tamazgha, vaste étendue nord-africaine du peuple numide autochtone, travaillant depuis des siècles la terre chérie que les derniers colons ont appelée la Terre Bénie des Dieux avant de la quitter, la plupart, les larmes leur dévorant le visage.

L’Algérie s’est réconciliée avec son histoire et a décrété officiellement journée chômée et payée, la commémoration de Yennayer qui n’a jamais cessé d’être fêtée à travers le territoire national. Parce que cette mémoire collective constitue aussi le ciment du peuple algérien et renforce les liens des peuples frères du Maghreb jusqu’au Sahel qui partagent cette histoire commune.

La victoire de Chachnak, pharaon amazigh qui a conquis l’Egypte et fondateur de la XXIIe  dynastie,  marque l’an zéro et traverse les siècles en forgeant notre identité jalouse d’un patrimoine continental et marin qui a façonné le Bassin méditerranéen. Fête aux nombreuses recettes culinaires, déclinée selon les différentes régions de notre territoire aux nombreuses variantes linguistiques amazighes, aux traditions de fraternité et de générosité qui témoignent d’une agriculture à la fois riche et sobre, la commémoration du nouvel an «berbère» est d’abord un hymne à la nature, un héritage païen qui a su s’accommoder de l’évolution de la société moderne.

Chants, théâtre, contes anciens, poèmes ou issefra qui racontent l’épopée des Amazighs dans leur résistance face à la dureté de la vie, face aux invasions et leur négation de la personnalité des peuples colonisés. On comprend donc pourquoi l’Algérie Nouvelle peut se féliciter de promouvoir désormais cet anniversaire-repère de notre parcours inconscient et millénaire dans l’aventure humaine. Couleurs rouge, jaune, vert et bigarré de tentures, robes et ceinture de laine.

Tableau fauviste, toiles impressionnistes de Beni Snouss à l’ouest du pays au Djurjura en neige, la partition mêlant mélodies chaouies, folklore targui  et flûte des bergers de Kabylie rappelle l’unité d’un peuple qui a su conjurer le sort de sa disparition. Asgwas ameggas à tous. Bonne année amazighe pour que chacun se souvienne que l’Afrique du Nord appartient à ses enfants, comme le disait si bien le Roi Massinissa.

Nordine Mzala

 

Nadir K

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