Par S. Méhalla
Certains mots sont magiques. Soignent l’espoir, sèment des lendemains meilleurs, même dans une douleur disloquant les neurones. Dans une alliance, le mot rupture permet la continuité du possible loin de l’addiction imposée par les «geôles» de l’interdépendance.
À l’approche de 2021, pour en revenir, rupture est cette «magie» souhaitée. Le plus habile des soupirants reste celui qui convainc de l’illusion du divorce d’avec les systèmes mondiaux en présentant la rupture dans des nouvelles conceptions adaptées aux situations.
Économiques, politiques, idéologiques… Les systèmes démocratiques relèvent à travers l’histoire des hommes si la rupture s’est bien éclose sur un renouveau des idées, un épanouissement, une évolution… ou si elle n’a été que le maquillage politique d’un système «peint» aux commandes des mêmes affaires, d’une nation désillusionnée.
Avec Tebboune à la tête du pays, un nouveau style de gouvernance s’est présenté aux Algériens. Pourtant, avec Tebboune à la tête du pays, le pays vit des moments difficiles aux frontières, des normalisations contrenatures, des fakes news qui chaussent la toile, une crise économique sans précédent, une crise politique, une crise sanitaire, la baisse du prix de baril…
Mais le Président a assumé la rupture.
Toute rupture, pour en revenir toujours au mot tant qu’à dire, n’est possible que si les acteurs concernés par le changement la ressentent, l’exigent comme préalable vital après analyse et réflexion sur soi. Les réponses au questionnement existentiel de fonds (qui sommes-nous, où allons-nous, qu’est-ce que voulons-nous faire de notre existence réellement)… doivent définir la priorité du changement d’avec toute la pollution intellectuelle et la démagogie ayant altérer notre existence.
Se dédouaner des habitudes, surtout les plus nuisibles, car le problème des habitudes est qu’elles se transforment en seconde nature alors que l’environnement géopolitique est sans cesse en mutation.
La mutation est là : Quel ministre algérien, à l’exception de M. Belhimer aujourd’hui, a pu tenir cette sémantique à toute une chancellerie française réputée s’arrêter sur à la virgule ? Quel président français aurait daigné s’enquérir de la santé du Président algérien, malade ou pas ? Rappelons-nous la diatribe de F. Hollande et la moquerie de la photo twittée de Valls…
Quel Président algérien aurait pu tenir le cap malgré les vents croisés des Arabes enturbannés normalisant leur diplomatie avec les sionistes qui les tiennent par la petite barbichette ?
Tebboune, appuyé par les amis de l’Algérie, Russes, Chinois et bientôt peut-être Iraniens a prouvé que nous sommes une nation qui ne rigole pas avec ses idéaux. Libres, nous sommes. De nos principes. De nos convictions, nous sommes libres. Nous « youyoutons » des dates nationales chômées et payées, et rattachés au même système de lois. À la même justice. Au même territoire.
Aux mêmes croyances. Ou presque. Si, aujourd’hui, nous parlons de crise multidimensionnelle, nous devons revenir à cette définition de base : agglomérat d’intérêt commun et non d’un conglomérat de tribus désunies.
Nous devons nous soutenir, serrer nos rangs. Pour l’intérêt commun, de la République. Vivre, nous devons ou devrions – c’est selon –, avec les vraies richesses que nous produirons et non s’asseoir brutalement sur du brut et brouter dans la main de l’étranger l’herbe que nous ne récoltons point.
La rupture consiste, aussi, à cesser de faire de nos enfants des zombies sortant des sépultures intellectuelles que constituent nos établissements publics et privés. Notre École et ses détracteurs ont grand besoin de se relire dans une… seule copie. Tout simplement parce que cet agglomérat a grand besoin de la sécurité de notre seule union.
S. M.