Les services de l’administration fiscale est en train de passer à la vitesse supérieure dans le recouvrement des recettes.
Selon la Directrice générale des Impôts (DGI), Amel Abdellatif, le recouvrement des recettes fiscales a augmenté en 2018 pour s’établir à 5.126,52 milliards de dinars, enregistrant ainsi une hausse de 14,76% par rapport à l’année précédente. Intervenant devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mme Abdellatif a présenté un exposé sur les recettes fiscales recouvrées par la DGI, qui ont atteint 5.126,52 milliards de dinars en 2018, dont 2.639,42 milliards de dinars provenant des recettes ordinaires et 2.787,1 milliards de dinars issus de la fiscalité pétrolière. Les services de la DGI ont également recouvré 922,18 milliards de dinars transférés à d’autres budgets, dont 361,66 milliards de dinars de recettes fiscales destinées aux budgets des collectivités locales (communes et wilayas) et à la CSGCL (Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales). Plus explicite, Mme Abdellatif a indiqué que près de 559,17 milliards de dinars tirés des recettes fiscales ont été alloués aux comptes d’affectation spéciale (CAS), contre 1,35 milliard de dinars de recettes fiscales affectés à d’autres budgets des chambres d’industrie et de commerce, d’artisanat ou encore d’agriculture. Evoquant par ailleurs une hausse de certains impôts et taxes et une baisse d’autres en 2018 en comparaison avec l’exercice 2017, la DGI a cité l’impôt sur le revenu imposé aux salaires qui a bondi à 683,4 milliards de dinars, soit une hausse de 3%. L’impôt sur le revenu global (IRG) a également augmenté pour passer à 808,4 milliards de dinars en 2018, soit une hausse de 4,2%. La directrice générale des Impôts a également fait état du montant qui reste à recouvrer des impôts et taxes cumulés, s’élevant à 12.778,28 milliards de dinars, et d’un autre montant de 8.259,36 milliards de dinars provenant des amendes et frais de justice. A ce propos, Mme Abdelatif a indiqué qu’«un grand taux de ce montant concerne des cas dont le recouvrement est difficile, lorsqu’il s’agit de dettes appartenant à des entreprises publiques ayant fait l’objet de restructuration, de sociétés ayant fait faillite, avec absence d’avoirs à saisir et de dettes en suspens détenues par des personnes physiques décédées sans qu’elles aient laissé d’avoirs».
L’ONS doit fournir des chiffres «réels»
Par ailleurs, les membres de la commission des finances et du budget de l’APN ont appelé à un «changement du mode de gestion de l’Office national des statistiques (ONS) afin qu’il s’acquitte de sa mission, à savoir fournir des chiffres «réels» sur tout ce qui intéresse les Algériens. Auditionnant le directeur général de la comptabilité, Mohamed Larbi Ghanem et le représentant de l’agence comptable centrale du Trésor, Mohamed Boukemedja, les députés ont estimé que les statistiques fournies dans les différents domaines liés aux finances et à l’économie «n’ont rien à voir avec la réalité», mettant l’accent sur l’impérative relance de l’ensemble des instances statistiques du pays en leur garantissant les outils nécessaires leur permettant de s’acquitter de leurs missions. Dans le même cadre, les députés ont mis en avant la nécessaire relance du rôle du Conseil national des statistiques de manière à lui permettre de présenter une vision prospective et fournir des informations «exactes» sur les différentes activités de l’Etat.
Les membres de la commission ont, par ailleurs, appelé au renforcement du rôle de la Cour des comptes, insistant sur une prise de mesures coercitives contre les mauvais gestionnaires en vue de combattre la bureaucratie et la corruption et de relancer l’économie nationale dans les plus brefs délais.
Les membres de la commission ont insisté sur le dossier de l’investissement en Algérie, rappelant dans ce cadre que la dernière réunion du Conseil national de l’investissement (CNI) remonte à 15 mois. Pour ce qui est des dépenses fiscales, ils ont proposé «la création d’une véritable autorité pour surveiller cette opération».
Hafid M.