Interrogé par la journaliste Caroline Roux de France 2, dans son émission «les quatre vérités», aujourd’hui, mercredi 25 novembre 2020, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a qualifié l’évacuation, lundi dernier, de la Place de la République de «totalement légitime» parce que la manifestation des migrants, sans papiers, est illégale et intervient dans un contexte de crise sanitaire, selon ses dires.
Ne pas agir de la sorte, poursuit-il, serait considéré comme «deux poids deux mesures» par les Français. «Oui, j’ai demandé au Préfet de police d’évacuer la Place de la République. C’est une manifestation non autorisée et dans une période de crise sanitaire. Faire autrement serait qualifié de deux poids deux mesures par les français» a-t-il dit, insistant sur le fait que les manifestants sont des sans-papiers : «C’était des personnes qui sont pour la plupart des sans-papiers, installés illégalement sur la Place de la République».
Pour le ministre, l’évacuation est donc légitime mais elle a été marquée par des actes violents dont sont coupables certains policiers, relève la journaliste avec insistance.
Darmanin renouvellera-t-il sa confiance au Préfet de police chargé de l’opération ? «Oui, je renouvelle ma confiance au Préfet. Il est vrai qu’il y a eu des gestes inappropriés, inacceptables mais je ne vais condamner ni l’intégralité des policiers et gendarmes ni le préfet de police pour les faits que quelques-uns qui doivent être sanctionnés».
Darmanin affirme qu’aussi bien le Parquet que l’inspection de la police se sont saisis de cette affaire et «je rendrai publics leurs rapports». Le ministre français assure que «si jamais tout cela est vérifié [la violence des policiers NDLR], je prendrai des sanctions».
En octobre dernier, le ministre Darmanin, petit-fils d’un tirailleur algérien, très content de revenir sur les traces de son grand-père à l’occasion d’une visite de travail dans les trois pays du Maghreb, Maroc, Algérie et Tunisie, a salué la coopération avec l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Lors de ses échanges avec les responsables algériens, il a été décidé de travailler ensemble (politiques et services de renseignements) pour l’expulsion des suspects de radicalisation. Pas une chasse à tous les sans-papiers. Le démantèlement violent des campements de tous les migrants sans papiers vient comme démentir ses propos et rappeler la migration choisie de Sarkozy.
Meriem Chibane