Entretien

Kader Haddouche, ex-député de la communauté algérienne dans le sud de la France :

«La fermeture des frontières a trop duré»

Le docteur Abdelkader Haddouche, professeur d’électronique, ex-député et représentant de la communauté algérienne de la région sud-est en France, a lui aussi le blues. De trop longs mois sans fouler le sol natal lui pèsent comme pour toute sa petite famille installée à Marseille et de très nombreux compatriotes de son entourage qui attendent l’ouverture des vols vers le bled, comme on attend «la lune de l’Aïd».

Crésus : Docteur Haddouche, vous déprimez et vous n’êtes pas le seul. Que se passe-t-il chez les Algériens de la région marseillaise ?

Kader Haddouche : Disons que nous faisons plutôt beaucoup d’efforts afin de pouvoir surmonter cette situation qui devient de plus en plus difficile à supporter de tous les points de vue. Mais, dans ce contexte de crise sanitaire, chacun doit faire un effort supplémentaire pour qu’on puisse éventuellement juguler cette crise planétaire. Je pense qu’il y a des situations plus graves. En effet, certains de nos compatriotes l’ont subie plus que d’autres, lorsqu’on est âgé, fragile sur le plan de la santé, seul, qu’on a de maigres ressources ou quand on est en situation irrégulière, sans oublier ceux qui ont perdu des proches.

Pensez-vous que les autorités algériennes ont bien fait de fermer les frontières ?

Oui, au départ la fermeture des frontières était nécessaire chez nous et ailleurs pour stopper un tant soit peu la circulation du coronavirus. Mais, aujourd’hui et après 8 mois de fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes, il va falloir que le gouvernement, tout comme le peuple, apprenne à vivre avec conformément au protocole sanitaire qui s’impose. Le gouvernent doit changer d’approche et de paradigme car l’économie a beaucoup souffert et la communauté aussi. L’ouverture progressive des frontières avec un protocole sanitaire rigoureux s’impose. Personne ne peut ni comprendre ni encore moins cautionner cette fermeture qui a trop duré. Il faut que le gouvernement, à un moment donné, accepte la réalité et fasse son mea-culpa. Il faut qu’il fasse le bilan de sa gestion de cette crise sur tous les plans, sanitaire, humain, social et économique. Une rigueur sanitaire drastique est indispensable de la part du gouvernement et des citoyens.

Notre communauté nationale en France aurait été très touchée par la tragédie des morts subites suite à la contamination…

Oui, hélas ! Notre communauté, comme le reste de la population, a subi la pandémie et ses conséquences dramatiques.

La situation sociale de beaucoup d’Algériens s’est dégradée, notamment les étudiants. La solidarité existe encore entre vous ?

Heureusement pour eux qu’il y a certains organismes sociaux et associations à caractère humanitaire qui jouent un rôle formidable et à qui il faut rendre un bel hommage pour tout ce qu’ils font.

Entretien réalisé par N. M.

Nadir K

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