Culture

«Le sel de tous les oublis», ou le Don Quichotte version Khadra

Le dernier roman de Yasmina Khadra, « Le sel de tous les oublis », est paru au mois d’août simultanément chez les éditions Casbah (Algérie) et Julliard (France).
Ce livre de 287 pages est disponible au prix de 1.300 DA au niveau de plusieurs librairies à travers le territoire national.
L’intrigue prend place dans une Algérie fraîchement indépendante, plus précisément en 1963. Cette année sera charnière pour l’histoire de l’Algérie mais aussi celle du personnage principal.
Dans ce roman, nous faisons la connaissance d’Adem Naït-Gacem, instituteur à la vie tranquille dans un village blidéen.
Sa monotonie quotidienne va être troublée quand un soir, il rentre et trouve sa femme, valises en main, prête à le quitter.
Tout son monde s’écroule autour de lui et il entre dans une spirale infernale où alcool, débauche et solitude sont ses compagnons de déboires et de déprime.
Le temps et les lieux sont difficilement reconnaissables, montrant ainsi le flou dans lequel Adem se trouve. Plus aucun repère spatio-temporel n’est présent, et on se retrouve à errer à ses côtés, ne sachant que faire ni où aller.
Au cours de son vagabondage, il fait la connaissance de différents personnages que la providence met sur son chemin.
Ils tentent tous de l’aider à se sortir du cercle vicieux dans lequel il se trouve, mais en vain.
Le protagoniste principal refuse de se laisser sauver et refuse farouchement, par fierté ou par désespoir, toute main tendue.
Son épopée ressemble à celle d’un Don Quichotte des temps modernes où un antihéros mélancolique abandonne maison et travail pour aller errer sans but précis à la rencontre de son destin.
La force de cette fiction se situe dans un mélange d’aventure, de sagesse populaire et de philosophie de vie.
Lors de ce voyage spirituel et riche en rencontres en tout genre, le lecteur se questionnera en même temps qu’Adem sur les raisons du départ de son épouse.
Yasmina Khadra nous offre ainsi «une méditation sur la possession et la rupture, le déni et la méprise, et sur la place qu’occupent les femmes dans les mentalités obtuses à travers les pérégrinations d’un antihéros mélancolique», comme le précise l’auteur sur un post Facebook.
Pour rappel, Mohamed Moulessehoul alias Yasmina Khadra est né en 1955 à Kenadsa (Béchar).
C’est un célèbre auteur prolifique traduit en 49 langues dans plus de 50 pays, il est notamment l’un des romanciers francophones les plus lus au Maghreb.
Auteur d’une trentaine de romans, dont « Ce que le jour doit à la nuit » (2008), « L’Olympe des infortunes » (2010), « Les anges meurent de nos blessures » (2013), plusieurs de ses œuvres ont été adaptées cinématographiquement. Parmi celles-ci les plus connues sont « Morituri », « L’attentat », « Ce que le jour doit à la nuit » sans oublier « Les hirondelles de Kaboul » dans le registre des films d’animation.
Il a été plusieurs fois distingué en Espagne, en France, en Belgique et aux Etats-Unis pour ne citer que ces pays-là. Avec ce dernier né, il affirme encore une fois sa place dans le monde littéraire.
S. Chaoui

Nadir K

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Journal algérien spécialisé en économie, politique et actualités variées.

Crésus @2024. All Rights Reserved.