Benjamin Stora remettra son rapport à Macron le 15 décembre
Le rapport de l’historien Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie devrait être remis au président français, Emmanuel Macron, d’ici au 15 décembre prochain. L’historien formulera des recommandations afin de favoriser «la réconciliation entre les peuples français et algérien». Benjamin Stora, qui fait partie des spécialistes les plus réputés de l’histoire du Maghreb, en particulier de cette période qui déboucha sur l’indépendance de l’Algérie, est né en 1950 à Constantine et a quitté le territoire algérien en 1962. Depuis plus de quarante ans, il travaille sur ces questions de mémoire. Le travail de réconciliation consiste surtout à rétablir la vérité des faits. Son alter ego algérien Abdelmadjid Chikhi, conseiller auprès du président de la République, chargé des archives et de la mémoire nationale, a indiqué que le travail bilatéral avec son homologue français Benjamin Stora sur la restitution des archives algériennes transférées vers la France «n’a pas encore débuté du fait de la propagation de la pandémie de Covid-19», réaffirmant l’existence d’une volonté politique de part et d’autre concernant ce dossier. Chikhi a fait savoir, dans une déclaration à l’APS, qu’il avait pris contact à deux reprises» avec l’historien français, Selon Stora, «le travail n’a toujours pas débuté solennellement». Un tel ralentissement, a indiqué Chikhi, est dû à la situation sanitaire marquée par l’expansion de la Covid-19, qui empêche toujours la tenue d’une rencontre directe avec Stora et la mise en place un plan d’action commun. Cependant, Chikhi dit avoir «appris récemment que l’historien Stora avait finalisé son rapport cristallisant une idée générale sur les étapes et priorités de ce travail pour la partie française». Le conseiller s’est dit «optimiste» quant au sort de ce travail bilatéral. «Nous avons démontré à la partie française l’attachement de l’Algérie à tenir informé, honnêtement, son peuple des informations historiques dont elle sera destinataire», a-t-il déclaré. La restitution des archives extorquées et dérobées est une exigence de l’Algérie, et ce, depuis l’indépendance, mais la partie française fait toujours la sourde oreille. A ce sujet, Chikhi a indiqué que la communauté française, en dépit de la position officielle de la France, «porte toujours un complexe vis-à-vis de son passé colonial», d’où la sensibilité de ce dossier de nature à «dévoiler les véritables faits ignobles de la colonisation française mais qu’on veut occulter par tous les moyens».
M. T.