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Le dialogue inter-libyen a repris hier à Tunis

Une chance pour la paix

C’est une étape particulièrement positive dans le dialogue inclusif entre les factions libyennes, auquel l’Algérie a appelé de ses vœux, que la Tunisie abrite en tant que voisin immédiat.

 C’est hier que le nouveau round de dialogue inter-libyen a débuté à Tunis en présence des principales parties en conflit depuis des années. Des pourparlers qui devront dépasser le cap de la réconciliation de principe pour entamer une feuille de route en faveur de la réunification d’une Libye soumise à mille tentatives de dislocation depuis la chute de Mouammar Khadafi. Objectif premier, la préparation à des élections générales.

Victoire pour le peuple libyen et succès diplomatique pour l’Algérie qui a continué à croire à une solution politique quand de nombreux acteurs locaux et étrangers attisaient les feux de la guerre civile. Tout commence par le retour aux échanges apaisés, consacrés par un cessez-le feu permanent signé le mois dernier entre le Gouvernement d’union nationale (GNA) dans l’Ouest à la légitimité onusienne et la mouvance politico-militaire parrainée par le maréchal Haftar Khalifa, implantée à l’Est et s’appuyant sur le parlement élu de Tobrouk d’Aguila Saleh. Une réconciliation qui couvre une grande partie du Nord libyen de la Tripolitaine à la Cyrénaïque, déchiré pendant près d’une décennie. On avance aussi un nombre de 75 participants représentatifs des différentes entités armées, correspondant pour certaines à des tribus et pour d’autres à des obédiences politiques islamistes ou identitaires.

Le cessez-le feu a permis ces dernières semaines la reprise de l’exploitation pétrolière et de négociations non officielles accélérant le rapprochement des frères libyens et préparant un désarmement progressif. C’est donc une étape particulièrement positive dans le dialogue inclusif entre factions libyennes que la Tunisie abrite en tant que voisin immédiat qui, à l’instar de l’Algérie, n’a pas accepté de céder des bases arrière sur son territoire aux différents mercenaires étrangers venus embraser son voisin. En effet, l’envoyée spéciale par intérim de l’ONU Stéphanie Williams a réaffirmé son optimisme quant à l’adoption, lors de ces discussions, d’une feuille de route portant sur l’organisation d’élection générales sur l’ensemble du territoire libyen réunifié. «Les élections doivent être l’objectif ultime ici. Nous avons besoin d’une feuille de route claire pour aller vers les élections, qui sont la solution pour imposer la légitimité des différentes institutions», a-telle déclaré en appelant les parties à continuer sur la voie du compromis «dans l’intérêt de la Libye».

Des élections en perspective

L’heure est donc au triomphe du dialogue, auquel l’Algérie a appelé sans cesse pour combattre les démarches sécessionnistes qui ont ciblé l’ex-Jamahiriya depuis le renversement du régime de Kadhafi par des intervenants extérieurs provoquant le chaos pendant près d’une décennie.

Il y a quelques semaines le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum a dénoncé le manque d’engagement des médiateurs dans le processus d’embargo sur les armes décidé à la Conférence de Berlin. Tandis que l’Algérie n’a jamais lésiné sur l’assistance humanitaire à partir de la longue frontière commune de plus d’un millier de kilomètres. Plus encore, une vigilance militaire a aussi interdit toute déstabilisation supplémentaire contre le peuple frère libyen en même temps que le maintien de la diplomatie algérienne à équidistance des parties rivales. Si bien qu’Alger a su garder sa crédibilité de médiateur «exportateur de paix» en coordination avec d’autres pays de la région tels que la Tunisie. Bien entendu, les dividendes profiteront à l’ensemble des pays voisins d’abord et au sous-continent, qui réchappe aux manœuvres de division. Or, face à la mondialisation et des velléités d’un nouvel ordre mondial faisant fi de la souveraineté des peuples et de leur droit au développement, la construction nord-africaine redevient un défi possible grâce à l’échec de la partition de la Libye. Ironie du calendrier, cette avancée de la paix libyenne coïncide avec des rebondissements dans le dossier judiciaire de l’ex-Président français Nicolas Sarkozy, rattrapé pour ses relations ambiguës avec la Libye de Kadhafi…

Nordine Mzala

Nadir K

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