Un Comité de soutien à Mohamed Tadjadit est né
Un Comité de soutien pour la libération de Mohamed Tadjadit, surnommé «Le poète du Hirak », est né. A l’initiative d’ex-détenus du mouvement populaire, de membres de sa famille, de ses avocats et autres activistes, l’annonce de ce comité a été faite, hier, à l’occasion d’une conférence de presse organisée au siège de SOS-Disparus à Alger.
Mohamed Tadjadit a été arrêté le 23 août dernier à Aïn Taya, dans la banlieue-Est d’Alger. Conduit au commissariat du 5e arrondissement, il sera maintenu en garde à vu avant d’être présenté, au cinquième jour, devant le procureur du tribunal qui le placera sous mandat de dépôt.
Depuis, « le poète du Hirak » est en attente d’être jugé. Avant le début des interventions, Yacine, le frère du prisonnier, a transmit aux présents un message de Mohamed à qui il venait de rendre visite. « Il m’a dit qu’il ne veut être ni au dessus de la loi, ni opprimé par la loi, ni bénéficier d’une quelconque grâce », raconte son frère, ajoutant que Mohamed «approuve l’initiative Mouvement 22-2 qui vient de voir le jour » après l’avoir informé de sa composante.
Pour Hakim Addad, l’un des membres du Comité, « il est de notre devoir de ne pas oublier les militants qui sont emprisonnés ». « La solidarité et la demande de leur libération n’est pas juste une question humanitaire ou judiciaire mais fait partie de notre combat politique pour une Algérie meilleure », a déclaré l’ancien détenu du Hirak et militant de l’association RAJ.
De son côté, maitre Mostefa Bouchachi, a regretté que devant les plaidoiries des avocats dans les procès des détenus, « il y a un mur ». « On plaide et on explique avec des preuves, mais les condamnations se poursuivent comme si l’on est devant un mur », a-t-il dénoncé.
Mohamed Tadjadit, estime Me Bouchachi, « est l’un des symboles du Hirak » et « c’est pour son poids qu’il a été arrêté ».
Maitre Ahmed Zahi, pour sa part, a annoncé que la défense a introduit une demande de liberté provisoire jeudi dernier, pour que Tadjadit retrouve sa liberté et sa famille. L’avocat ne voit pas de raison pour son maintien sous mandat de dépôt, d’autant plus qu’il « habite à la Casbah et présente toutes les garanties pour le présenter à tout moment devant la justice ».
Pour rappel, Mohamed Tadjadit est poursuivi pour pas moins de dix chefs d’inculpation dont «publications pouvant porter atteinte à l’unité national» «incitation à un attroupement non armé», «outrage à corps constitué», «atteinte à la personne du Président », «atteinte à la sécurité et à l’unité du pays », «exposition de la vie d’autrui au danger en incitant à un rassemblement pendant la période du confinement» et «discours haineux incitant à la violence», conformément aux articles 144 bis, 196 bis, 79, 97, 98 du code pénal et à l’article 31 alinéa 3.
A l’origine de son arrestation, un direct et des publications que Mohamed Tadjadit a partagées sur son compte Facebook.
Aïssa Moussi