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Election présidentielle de 2024 : La classe politique dans l’expectative

 

Bien que plusieurs partis soient sortis quelque peu, ces derniers mois d’une léthargie qui a caractérisé la scène politique nationale depuis un certain temps et commencent à entrevoir «les prochaines échéances», sous le prisme de la présidentielle, ses contours peinent à se  dessiner.  Aucune candidature n’est  officiellement annoncée. S’il est effectivement «prématuré»  pour les politiques de s’engager  avant  de connaître les contours de cette échéance cruciale,  ses «prémices » existent mais entourées de nombre d’interrogations. Le président Tebboune,  briguera-t-il un second mandat ? Si tel sera le cas, qui seront les soutiens à sa candidature ? Ces mêmes formations politiques, s’engageront elles dans la course à la magistrature suprême ?  Présenteront-elles des «candidatures communes» ? Feront-elles cavalier seul en comptant sur des bases militantes souvent inexistantes ? Autant de questions qui s’imposent, qui ne permettent pour autant pas d y répondre, en l’absence de sérieux indicateurs,  les différentes interventions récentes d’acteurs politiques ayant fait compliquer la donne et rajouté une couche de flou plutôt que de dissiper les incertitudes ambiantes.  A tout seigneur tout honneur. Bénéficiant d’une popularité certaine, le chef de l’Etat qui est dans son droit constitutionnel pour être candidat à sa propre succession est souvent cité par les observateurs comme potentiel candidat à sa propre succession.  Il y a un peu plus d’un an, il estimait qu’il était trop tôt d’évoquer un second mandat relevant que sa préoccupation consiste en l’achèvement de la concrétisation de ses engagements, que «chaque chose viendra en son temps». Fin 2023, lors de la présentation devant les deux chambres du Parlement réunies, du bilan de ses premières quatre années de mandat, le président Tebboune a décidé d’instaurer une allocution annuelle qu’il prononcera devant les deux chambres du Parlement, «un discours sur l’état de la nation», un exercice institutionnel  auquel il se pliera désormais chaque année. Beaucoup ont vu en cette nouveauté sa «volonté» de poursuivre ses réformes  qui nécessiteront donc un second mandat. Mais, pour le président Tebboune, «c’est au peuple de juger».  Bien avant ce discours jugé «historique», s’est formée une alliance hétéroclite de partis et d’organisations de masse, constituant «un front interne» pour « renforcer l’unité et sécuriser l’avenir du pays. Lesquelles, même si elles n’ont pas explicitement appelé le président à se porter candidat, disent s’aligner sur ses positions, et son programme. Le chef de file de cette «initiative », Abdelkader Bengrina du mouvement El Bina, l’a d’ailleurs réitéré avant-hier, en affirmant que le président Tebboune «symbolise la continuité de l’État».  Parmi les «adhérents» a cette initiative, les traditionnels partis dits du « clan présidentiel », à l’instar du Front de libération nationale (FLN), du rassemblement national démocratique (RND) ou encore Tajamoue Amal Jazair (TAJ) ainsi que le Front El Mosurakbal  dont l’ex-président, ancien candidat à la présidentielle a quitté ses fonctions.

 

Garanties

La présidentielle,  en ces moments de bouleversements régionaux et internationaux et de recomposition de la scène politique nationale reste une étape d’une extrême importance pour l’Algérie,  comme le précise d’ailleurs Louisa Hanoune qui reste toutefois évasive quant à  la participation du parti des travailleurs à la prochaine présidentielle  prévue en décembre 2024, jugeant la question «prématurée». Absente de la scène politique et après avoir passé 9 mois de prison avant d’être réhabilitée, Hanoune, qui comme d’autres leaders politiques a été reçue par le président de la République dans le cadre des consultations,  est revenue en force ces derniers temps en écumant notamment les plateaux de télévision et  en investissant le terrain à travers des rencontres partisanes et autres conférences de presse  à travers lesquelles elle a développé la vision de son parti, …parti pour entrer en scène à en croire ses «allusions» lors de ses interventions. Ses incessants appels «à l’ouverture  des champs politique et médiatique»,  gage selon elle, d’un vrai débat  «qui jettera les bases d’une réelle démocratie», témoignent de cette volonté de s’engager mais pas à n’importe quel prix. Tout en rappelant encore avant-hier, son appel à l’ouverture des champs médiatique et politique, elle insistera sur les conditions de la tenue du scrutin : «Nous sommes dans un système présidentiel et avant d’exprimer notre position sur les élections présidentielles, toutes les conditions politiques et sociales doivent être réunies».  Du côté du MSP, qui a récemment changé de tête on y pense aussi, mais vaguement. Même si la balance penche du côté d’un candidat «partisan», à en croire Abdelali Hassani Cherif,  plusieurs «possibilités» de participation restent encore à étudier, pour le parti islamiste qui se situe à mi-chemin entre l’opposition et les partis dit du «Pouvoir».  Reste le camp dit démocratique.  Mis à part le PT, qui a, rappelons-le  «tenté» une «alliance avortée » avec le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et l’Union pour la citoyenneté et le progrès (UCP) de Zoubida Assoul, le FFS  tente de son côté de mobiliser autour de son projet «national » qui ressemble a bien des égards à celui de Bengrina. Il ne s’est pas explicitement exprimé sur les prochaines échéances mais l’essentiel de ses interventions vont dans le sens d’un front pour la participation. Du point de vue «technique»,  l’Etat s’est engagé à assurer tous les moyens  et les garanties nécessaires pour un « scrutin transparent». La classe politique semble attendre de voir «plus clair».

A.I.

Rédaction Crésus

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