Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé hier à Freetown, l’engagement constant de l’Algérie en faveur de la coopération Sud-Sud et du développement durable.
Dans son discours, lors du 3e Forum africain de haut niveau sur la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, lu en son nom, par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, le président de la République a réaffirmé l’engagement «ferme, constant et durable» de l’Algérie en faveur de la solidarité africaine et de la coopération entre pays du Sud, qu’il considère comme «un levier stratégique pour le développement durable et l’émancipation du continent». Tout en saluant l’initiative de son homologue sierra-léonais, Julius Maada Bio, pour l’organisation de ce forum de haut niveau, le chef de l’Etat a exprimé également sa reconnaissance envers la Commission de l’Union africaine et le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), dont il est le président, pour leurs efforts en faveur de la gouvernance, du dialogue et du renforcement des capacités africaines. Convaincu que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire représentent des instruments puissants de transformation, Tebboune a rappelé que l’Algérie a fait de ces formes de partenariat un axe central de sa politique étrangère. «Nous continuerons à soutenir un monde multipolaire fondé sur la solidarité, la coopération et le respect du droit des peuples à l’autodétermination», a-t-il insisté. Pour concrétiser cette vision, l’Algérie a multiplié les initiatives ces dernières années. Le président a notamment cité la création de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, destinée à encadrer et promouvoir les projets de coopération régionale. Parallèlement, le cadre législatif de l’investissement a été réformé pour favoriser l’attractivité économique et élargir les partenariats avec les pays africains. L’Algérie inscrit aussi la coopération Sud-Sud dans sa stratégie nationale de développement. Elle poursuit ses efforts pour «aider les pays africains confrontés à des difficultés économiques et humanitaires». Le président Tebboune a souligné l’importance d’une «approche inclusive fondée sur le dialogue, la concertation et la complémentarité». Dans cette optique, l’Algérie, a-t-il rappelé, «participe activement à des plateformes multilatérales telles que le Groupe des 77 + Chine ou encore le Mouvement des non-alignés, où elle milite pour un rééquilibrage du système économique mondial au profit des pays en développement».
L’IATF 2025 en septembre à Alger
Le président de la République a tenu à rappeler «les projets structurants» portés par l’Algérie «pour renforcer l’intégration régionale». À commencer par «la Transsaharienne Alger-Lagos, dont la section algérienne est désormais achevée», ou encore «la route en cours de réalisation entre Tindouf et Zouerate (Mauritanie)». À cela s’ajoute «le projet phare du gazoduc transsaharien, reliant l’Algérie au Nigeria via le Niger, dont les études sont à un stade avancé». Ces infrastructures sont conçues non seulement pour fluidifier les échanges commerciaux, mais aussi pour «stimuler l’investissement, créer de l’emploi et améliorer les conditions de vie des populations locales». L’Algérie développe également le maillage numérique du continent en étendant son réseau de fibre optique jusqu’aux frontières avec le Niger et la Mauritanie, afin de «réduire la fracture numérique et renforcer l’accès aux technologies de l’information. Sur le plan commercial, Tebboune a annoncé que l’Algérie accueillera du 4 au 10 septembre 2025 la 4e édition du Salon africain du commerce intra-africain (IATF 2025), une plateforme cruciale pour les entreprises africaines désireuses d’explorer de nouveaux marchés.
Engagements
Autre axe central du message : la gouvernance. En tant que président du Forum des chefs d’État et de gouvernement du MAEP, Abdelmadjid Tebboune a mis en avant «les avancées réalisées par ce mécanisme continental. Plus de 30 examens nationaux ont été menés sous sa supervision, générant des recommandations précieuses pour la bonne gouvernance politique, économique et institutionnelle». L’élargissement du mandat du MAEP depuis 2017, pour intégrer le suivi des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et ceux du Programme 2030 des Nations unies, marque, selon lui, «un tournant stratégique». L’Algérie œuvre également à la mise en œuvre de projets innovants comme la création d’une agence africaine de notation, le programme de gouvernance continentale (GGP) et l’initiative GOV-Tech. En conclusion, le président Tebboune a exhorté les dirigeants africains à saisir cette dynamique pour bâtir un modèle de développement inclusif et durable, à la hauteur des aspirations des peuples africains. «Ce forum ne doit pas être seulement un espace de discussion, mais un catalyseur d’actions concrètes. Nous devons faire de notre continent un acteur influent dans la construction d’un ordre mondial plus juste», a-t-il affirmé. C’est dire qu’à travers le discours du chef de l’Etat, il est clair que l’Algérie ambitionne d’être un acteur clé de l’unité africaine, fidèle à sa tradition diplomatique de solidarité et de lutte pour l’émancipation des peuples du Sud.
A.I.