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L’Afrique dans l’Étau des Émirats : Sionisme, normalisation et complicités occidentales

Des ports d’Alger à Djibouti, les Émirats arabes unis (EAU) tissent une toile géopolitique où s’entremêlent intérêts sionistes, calculs néocoloniaux et héritages troubles de la Françafrique.

Sous le vernis des Accords d’Abraham — pacte de normalisation avec l’occupant sioniste en 2020 —, Abu Dhabi instrumentalise l’Afrique pour servir une alliance tripartite avec Tel-Aviv et des réseaux franco-européens, au détriment des peuples africains.

La normalisation avec l’occupant israélien a transformé les EAU en relais de l’influence sioniste sur le continent.

En 2022, les Émirats ont cofinancé avec lui des projets de surveillance numérique au Kenya et au Rwanda, via la société israélienne NSO Group (créatrice du logiciel espion Pegasus). Ces systèmes, vendus comme des outils «anti-terroristes», servent en réalité à traquer les opposants politiques. Au Maroc, en échange de la reconnaissance israélienne de sa souveraineté sur le Sahara Occidental, Rabat a autorisé l’installation de bases de drones israéliens à Laâyoune, utilisés conjointement par les EAU et Tsahal pour espionner l’Algérie.

En République centrafricaine, les sociétés de sécurité émiraties (comme Black Shield) et israéliennes (Agence Internationale de Défense) forment des milices présidentielles, tandis que des mercenaires rwandais, payés par Abu Dhabi, protègent les mines d’or exploitées par des firmes israéliennes comme Afrikaner Gold.

France-Émirats : Les réseaux opaques de la Françafrique revisités

La France, bien que discrète, reste un maillon clé de l’expansion émiratie. Les groupes français TotalEnergies et Bolloré collaborent étroitement avec DP World pour contrôler les ports de Dakar (Sénégal) et de Lomé (Togo). En 2021, Bolloré a cédé ses actifs portuaires africains à DP World en échange d’une participation de 22% dans la filiale émiratie, scellant une alliance stratégique.

Dans le Sahel, les EAU ont profité du retrait français pour imposer leurs sociétés militaires privées. Au Mali, le groupe émirati Paramount, lié à l’oligarque Tahnoun ben Zayed, fournit des drones et des mercenaires sud-africains à la junte, tandis que la France ferme les yeux en échange de contrats gaziers dans la Méditerranée orientale.

Pire, des officiers français à la retraite, membres de cercles militaro-industriels comme le Groupe Hervé, conseillent les Émirats dans leur déploiement au Yémen et en Libye, recyclant ainsi l’expertise de l’ex-puissance coloniale.

Pillage des ressources : La triple alliance Émirats-Occupant-France

Les EAU, l’occupant israélien et des firmes européennes exploitent en synergie les richesses africaines. En RDC, la société émiratie Comico a racheté en 2023 des permis miniers de cobalt dans le Katanga, en partenariat avec la firme israélienne Camero Resources. Le minerai est expédié à Dubaï, où il est «traité» par des filiales d’Elbit Systems (géant israélien de l’armement) avant d’être revendu à l’Europe.

Au Niger, Orano (ex-Areva, France) et l’émirati AMEA Power ont conclu un accord en 2022 pour exploiter l’uranium d’Imouraren, tandis que les drones israéliens Heron surveillent les sites, protégés par les milices de Wagner… désormais financées partiellement par Abu Dhabi.

Normalisation forcée : L’Afrique du nord ciblée

Les EAU et l’occupant sioniste instrumentalisent la diplomatie religieuse (« Abrahamisme ») pour infiltrer le Sahel. En Mauritanie, Abu Dhabi finance des mosquées salafistes via l’association Fahd ben Zayed, qui promeut un islam apolitique, hostile à l’Algérie et favorable à la normalisation. Au Soudan, les Émirats ont conditionné leur aide financière de 3 milliards de dollars en 2021 à la reconnaissance d’Israël, poussant Khartoum à signer un accord secret de coopération sécuritaire avec Tel-Aviv.

Le Maghreb sous l’Œil de l’Axe Émirats-occupant sioniste-Maroc

L’Algérie est la cible prioritaire de cette alliance. En 2023, l’occupant israélien a annoncé l’ouverture d’un «bureau de liaison» à Dakhla (Sahara Occidental occupé), avec le soutien logistique des EAU. Des drones israéliens armés, livrés au Maroc via Abu Dhabi, survolent quotidiennement notre frontière.

La France, malgré ses dénégations, participe à cette stratégie : le groupe Thales équipe les drones marocains de systèmes de ciblage français, utilisés contre les positions du Polisario… et indirectement contre les intérêts algériens.

La Colonisation 2.0

Les Émirats, l’occupant sioniste et leurs alliés européens réinventent le colonialisme sous couvert de «partenariats innovants». L’Afrique, une fois de plus, est le théâtre d’un jeu de puissances où se mêlent pillage économique, ingérence militaire et manipulation idéologique. L’Algérie, dernier rempart contre cette hégémonie toxique au Maghreb, doit dénoncer ces réseaux et mobiliser les institutions panafricaines. Car derrière les promesses de «co-prospérité» se cache une vérité crue : l’ombre portée de l’impérialisme moderne, plus vorace que jamais.

Samir Méhalla

Samir Mehalla

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