Les autorités de transition maliennes ont adopté, mercredi 30 avril 2025, un décret abrogeant la charte des partis politiques.
Une décision qui suscite la surprise, voire l’inquiétude, au sein des états-majors politiques, d’autant qu’elle intervient peu après les assises nationales organisées par les militaires. Cette concertation avait recommandé la dissolution pure et simple de tous les partis politiques.
La décision soulève des questions juridiques : en effet, le multipartisme, ainsi que les libertés d’expression et d’association, ont été consacrés au Mali par la Constitution de 1992, année de la démocratisation. Mais depuis l’arrivée des militaires au pourvoir, on a constaté une remise en cause de l’esprit de cette Constitution.
La charte abrogée, quant à elle, n’avait été adoptée qu’en 2005, pour encadrer leur fonctionnement.
La coalition de partis a annoncé la tenue d’un meeting samedi (03.04.2025) à Bamako. Si le rassemblement se tient, il constituerait un acte de contestation inédit depuis l’arrivée des militaires au pouvoir.
Pour Boulan Baro, membre du CNID Faso Yiriwa Ton, formation de l’ancien ministre Mountaga Tall, cette démarche cache une intention politique.
« Dans ce contexte, l’abrogation de la charte des partis politiques traduit clairement une intention politique visant à retirer toute la substance de la vie politique portée par les partis. C’est comme si l’on cherchait à créer un vide juridique empêchant leur organisation, leur fonctionnement et leurs activités », estime-t-il.