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Réunions avec les syndicats de l’éducation : Quelle solution pour la question des salaires ?

  L’objectif du ministère de l’Education nationale est «de parvenir à des consensus» entre tous les partenaires.

 

Alors que le cycle des rencontres entre le ministère de l’Education nationale et les syndicats représentant les différents corps des travailleurs du secteur a bouclé sa première semaine, peu d’informations ont réellement filtré sur le déroulement des débats. Une chose est certaine, le ministère cherche à «créer le consensus» entre les partenaires sociaux avant d’envisager une évolution du «statut particulier» publié au Journal Officiel en janvier dernier. Une mission pour le moins difficile au regard des revendications, principalement salariales, mises en avant jusque-là par les syndicats. En ce sens le syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) qui participe à chaque réunion du fait de sa composante «qui représente tous les corps des travailleurs» est un interlocuteur de choix afin d’éclaircir le déroulement des rencontres. Son SG, Boualem Amoura, contacté hier au lendemain d’une nouvelle réunion (15 avril), consacrée aux «adjoints d’éducation et aux conseillers d’orientation», nous explique en substance que le but du ministère est toujours «de parvenir à des consensus» entre tous les partenaires.

Un objectif qui aurait enregistré «certaines avancées». Toutefois, le cadre même de la rencontre apparaît limité face à l’ampleur des revendications salariales de la plupart des syndicats du secteur. «Il est toujours positif que l’on maintienne le dialogue», lance en ce sens Boualem Amoura avant d’ajouter que «même en cas d’accord» la question des salaires ne peut être tranchée par le seul secteur de l’éducation. «Il faut comprendre que le ministère de l’Education ne sera qu’une des parties pour une éventuelle nouvelle conception du statut (…) La question relève des attributions d’une commission plus large, composée aussi de la Fonction publique, garante de la loi, du ministère des Finances et du ministère du Travail».

 

Ainsi, concernant la question au cœur des revendications des syndicat, le «maintien du pouvoir d’achat des travailleurs», notre interlocuteur nous explique que «les choses avancent», mais regrette aussi que le traitement de la problématique n’ait pas pris en compte, «dès le départ», les revendications des syndicats, dont le Satef. En effet, Boualem Amoura explique qu’il faut savoir que le Satef, au lancement de la commission de révision du statut en 2021, «avait dit à l’ex-ministre de l’Education (Abdelhakim Belabed) qu’une révision du statut ne serait pas une solution de fond au problème de l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs» du secteur. Notre interlocuteur ajoute très concrètement : «La publication de la loi a finalement prouvé que le Satef avait raison».

Dans cette logique, la véritable solution, estime le SG du Satef, serait «une augmentation du point indiciaire, resté inchangé (45 dinars) depuis 2007». Ainsi, pour notre  interlocuteur, «il serait nécessaire que le point indiciaire suive la réévaluation faite, par exemple, pour la question de la Zakat (…) Celle-ci a évolué sur une période équivalente de 35 à 150 dinars». Toutefois, une telle mesure ne peut être prise par le seul ministère de l’Education, ou seulement pour les professeurs, mais doit concerner l’ensemble de la Fonction publique. Ainsi, Boualem Amoura explique :  «Notre syndicat propose cela depuis plusieurs années, mais la fonction publique est large, va bien au-delà de l’éducation (…) et lors des récentes réunions avec le ministère, on nous a dit que cette question du point indiciaire dépasse le cadre de la discussion».  Quant à la question de la «réforme du régime indemnitaire» déjà apportée par la nouvelle loi, elle est jugée «insuffisante» pour couvrir la perte du pouvoir d’achat dénoncée par les syndicats du secteur.

Ainsi, son application, selon les «catégories administratives», aboutit à des primes jugées comme relativement «minimes» pour la majorité des travailleurs du secteur. Boualem Amoura nous explique en ce sens que «les plus anciens aux échelons les plus élevés obtiennent des primes de plus de 10.000 dinars (…) mais pour les nouveaux, par exemple aux échelons 4 ou 5, l’augmentation finale au travers de la prime n’est même pas de 4000 ou 5000 dinars. Cela est insuffisant».

Nadir K.

Nadir K

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