Dans le cadre des préparatifs de l’Aïd El-Adha, un important arrivage de moutons en provenance d’Espagne est attendu le 21 avril, selon des sources médiatiques espagnoles citant le ministère espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation (MAPA), non sans préciser que «les exportations ne seront autorisées que par bateau et pour les animaux âgés de 6 à 24 mois, uniquement destinés à l’abattage».
Selon la même source, «le convoi comprendra plusieurs centaines de milliers de têtes de bétail, soigneusement sélectionnées pour leur qualité et leur conformité aux normes sanitaires. Ces moutons espagnols, réputés pour leur gabarit et leur état sanitaire, viendront renforcer l’offre disponible sur le marché local». Ces importations s’inscrivent dans le cadre de la stratégie de régulation du marché afin de répondre à la demande croissante, tout en évitant une flambée des prix. Il est à souligner, à cet égard, que des points de vente seront progressivement mis en place dans différentes villes dès la fin du mois d’avril, avec des contrôles vétérinaires assurés à l’arrivée pour garantir la sécurité des consommateurs. Quant aux prix, ils seront communiqués dans les prochains jours, en fonction des coûts d’importation et des conditions du marché. Au-delà du volume importé, les pouvoirs publics entendent veiller à la transparence des prix. En effet, une vigilance accrue sera portée sur les circuits de distribution, afin d’éviter toute spéculation indue. Car l’enjeu dépasse l’économique.
Il touche à la préservation d’un rite sacré. Si l’annonce de l’importation de moutons semble avoir été bien accueillie, l’inquiétude demeure quant aux prix. Cependant, l’on croit savoir que les prix des moutons importés devraient démarrer à partir de 40.000 dinars avec un plafond fixé à 60.000 dinars. Il est important de souligner, à ce sujet, que l’objectif premier de cette opération d’importation est de stabiliser le marché de la viande ovine à l’approche de l’Aïd, période durant laquelle la demande explose et les prix flambent sous l’effet de la spéculation. En s’appuyant sur l’importation massive de moutons, les autorités entendent casser cette dynamique haussière et permettre aux ménages algériens, notamment les plus modestes, d’accéder à un mouton de l’Aïd à un prix raisonnable. Avec cette initiative, décidée par le président de la République, en Conseil des ministres, les autorités espèrent permettre aux ménages de célébrer l’Aïd El-Adha dans de meilleures conditions, tout en poursuivant la structuration du marché du bétail en Algérie. En agissant directement sur l’offre, il veut garantir un mouton de l’Aïd accessible à tous et stabiliser durablement le marché.
Une preuve encore, que le Président est à l’écoute des Algériens. «Le bien-être des Algériens est une ligne rouge au-dessus de toute autre considération», ne cessait-il de souligner. Il est à relever, par ailleurs, qu’à l’approche de l’Aïd El-Adha, les ports devant accueillir les cargaisons de moutons sont fin prêts, selon le ministre des Transports, Saïd Sayoud qui a affirmé samedi dernier que «des mesures ont été prises pour réceptionner les cargaisons de moutons importés, qui arriveront dans le pays dans environ une semaine», en ajoutant que «cinq ports, que sont Oran, Béjaïa, Annaba, Alger et Jijel, seront mobilisées à cet effet». «L’opération d’importation est en cours de finalisation, et tout est mis en œuvre pour assurer une réception dans les meilleures conditions possibles», avait-il indiqué ajoutant qu’une «réunion décisive se tiendra très prochainement avec les directeurs des ports concernés. L’objectif de cette rencontre sera de mettre au point les derniers détails techniques et logistiques liés à l’accueil des navires, au déchargement du bétail, à son contrôle sanitaire ainsi qu’à son acheminement vers les points de distribution».
Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement visant à encadrer le marché du bétail durant les fêtes religieuses et à offrir aux citoyens des alternatives fiables et accessibles. En attendant l’arrivée des cargaisons de moutons d’Espagne et de Roumanie, les services portuaires sont prêts à relever le défi logistique que représente une telle opération au moment où le ministère des Transports assure que toutes les dispositions seront prises pour garantir une distribution équitable sur l’ensemble du territoire national.
Ferhat Zafane
