Une nouvelle bataille diplomatique aura lieu, ce mardi, à Addis-Abeba, entre l’Algérie et le Maroc.
Chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, effectue, depuis samedi, une visite officielle en République démocratique fédérale d’Éthiopie. Après avoir coprésidé les travaux de la 5e session de la Commission mixte algéro-éthiopienne, le chef de la diplomatie algérienne prendra part, aujourd’hui, au siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, aux travaux de la 24e session extraordinaire du Conseil exécutif de l’organisation continentale. A l’ordre du jour, le parachèvement des élections entamées lors de la session précédente, en février dernier, dans le but de pourvoir les sièges vacants au niveau des principaux organes dont le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA. En somme, un second round aux élections organisées les 12 et 13 février dernier lors du 38e Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement africains. Un sommet, faut-il le rappeler, qui a été marqué par l’élection de l’Algérienne, Selma Malika Haddadi, au poste stratégique de vice-présidente de la Commission africaine, en battant à plate couture sa principale rivale, la Marocaine Latifa Akherbach, avec un score de 33 contre 17 voix. Un exploit qu’a failli rééditer l’Algérie candidate au siège au Conseil de paix et de sécurité de l’UA qui revient à la région de l’Afrique du Nord. Lors du premier round, elle a obtenu 30 voix sur les 33 requises, devançant ainsi le Maroc qui a obtenu, au sixième tour, 17 voix seulement. Et comme le nombre de voix requises (33 voix) soit les deux tiers des suffrages des États votants, n’ayant pas été atteint, la Commission de l’UA a reporté le vote pour aujourd’hui. Aussi, la session d’aujourd’hui est une opportunité pour l’Algérie de s’assurer un siège au sein du Conseil de paix et de sécurité de l’organisation panafricaine. Un organe au cœur du dispositif africain de gestion des conflits, tant son rôle dans la prévention des conflits et la promotion de la stabilité sur le continent africain n’est plus à démontrer. Il est même le pilier central de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA). A cet égard, la volonté de l’Algérie d’y siéger répond à une stratégie de renforcement de sa présence sur la scène diplomatique africaine et de contribution au règlement des conflits en Afrique.
Candidat légitime de la région Afrique du Nord, l’Algérie va sans doute siéger, de 2025 à 2028, au CPS où elle apportera sa puissance et sa sérénité dont a besoin l’architecture de la paix et de la sécurité dans tout le continent africain.
Le dernier diplomate algérien à occuper le poste de Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA est bien Smaïl Chergui, de 2013 à 2021. La présence régulière de l’Algérie au sein du CPS illustre son engagement constant en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique.
A la veille de sa participation aux travaux de la 24e session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA, Ahmed Attaf a eu, lundi à Addis-Abeba, des entretiens bilatéraux avec la vice-présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), l’ambassadrice Selma Malika Haddadi. Une rencontre ayant permis, selon un communiqué du ministère, de «discuter des efforts continentaux visant à développer la gouvernance administrative et financière au niveau de l’Union africaine et des démarches à même de permettre à l’organisation continentale de renforcer ses capacités et relever les défis croissants en matière politique, sécuritaire, économique et de développement». Par ailleurs, le ministre d’Etat a eu, hier, des entretiens bilatéraux avec le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf. A cette occasion, Ahmed Attaf a réitéré ses félicitations à Ali Youssouf, suite à son élection à la présidence de la Commission de l’UA, l’assurant de «pleine disponibilité de l’Algérie à lui apporter toutes les formes de soutien lors de l’accomplissement de sa noble mission au service des questions de paix, de développement et d’intégration en Afrique».
La rencontre a été également l’occasion d’«échanger les vues et les analyses concernant les principaux dossiers et questions d’actualité au niveau continental et d’examiner les moyens de renforcer la coopération et la coordination entre l’Algérie et la Commission de l’UA, pour unifier les efforts et relever les différents défis auxquels fait face le continent africain».
Badis B.