Le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a indiqué, dimanche dernier, à l’ouverture de la deuxième édition de la rencontre nationale avec les opérateurs économiques, que l’Algérie connaissait un développement global et intégré se traduisant par une «croissance économique ayant permis de créer des milliers d’emplois ces dernières années». Moula a précisé que «l’Algérie connaît un développement global et intégré se traduisant par une croissance économique ayant permis de créer plus de 740.000 emplois ces dernières années, dont 82% dans le secteur privé».
Ces résultats sont «le fruit des réformes initiées par le président de la République et de l’engagement des opérateurs économiques à suivre ses orientations», a ajouté le président du CREA, faisant observer que l’Algérie a élaboré «une stratégie intégrée pour relever les défis économiques mondiaux dans tous les domaines et réaliser un développement global et intégré». Le secteur privé continue d’engranger les bons points dans le domaine de l’emploi puisqu’il continue sa montée en puissance depuis ces cinq dernières. Avec 18% soit 150.000 emplois, le secteur public est loin derrière, selon le président du CREA. Une enquête réalisée en mars dernier par l’Office national des statistiques (ONS) met en lumière une tendance significative sur le marché de l’emploi entre mai 2019 et octobre 2024. Une grosse différence entre ces deux secteurs d’emploi.
Dans le secteur public, les emplois ont progressé de 406.000 nouveaux postes, portant le nombre total d’emplois dans ce secteur à 4.673.000, contre 4.267.000 en mai 2019. En comparaison, le secteur privé a créé 369.000 postes, augmentant ainsi son total d’emplois à 7.382.000, par rapport à 7.014.000 emplois cinq ans plus tôt. Ces chiffres traduisent également une réalité préoccupante : au total, les deux secteurs public et privé ont généré 775.000 emplois au cours des cinq dernières années. Saluant le travail accompli au niveau de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), qui a enregistré 13.712 projets d’investissement, Moula a appelé à la «création de bureaux de liaison pour les entreprises nationales à l’étranger» afin de soutenir les exportations hors hydrocarbures. Les grosses boîtes algériennes du secteur public ou privé ne possèdent pas de bureau de liaison dans les principaux pays qui font du commerce avec l’Algérie.
Et cette tare devait être réparée afin de permettre aux entreprises algériennes ou du moins ceux qui exportent leurs produits de bien pénétrer ces marchés et de réduire les risques de pertes dues à une mauvaise anticipation ou appréciation du risque. Le bureau de liaison sert principalement de poste d’observation pour une société mère basée à l’étranger. Ce type de structure va lui permettre de contacter des interlocuteurs locaux comme des fournisseurs, des administrations ou encore des prospects pouvant lui fournir des informations, assurer sa communication et sa publicité. Le bureau de liaison reste cependant limité en ce sens qu’il ne permet pas de conclure de contrats au nom et pour le compte de la société mère car son activité n’est pas d’assurer une activité commerciale comme une véritable structure d’exploitation. Ce bureau est un point de relais qui doit préparer une négociation de contrats commerciaux entre la société mère basée en Algérie et les clients et fournisseurs potentiels contactés. Le bureau de liaison est donc soumis aux mêmes obligations sociales que les entreprises du pays où il se trouve implanté.
Le bureau de liaison est une structure souple et utile aux entreprises qui souhaitent se développer à l’international. Ce type de structure est notamment plus léger qu’une succursale. Toutefois, son utilisation doit rester limitée et cantonnée à une simple représentation. Si le bureau exerce une véritable activité commerciale, il pourrait être «requalifié» en succursale, donc un établissement stable, et être soumis aux obligations fiscales, économiques, financières, juridiques de ces structures.
M.T.
