Le plan d’autonomie marocain, présenté comme une solution politique pour résoudre le conflit du Sahara occidental, suscite un débat passionné tant au niveau national qu’international.
Cependant, malgré l’adhésion, à dessein, de certains pays, ce plan fait l’objet de critiques sévères, en particulier de la part des représentants du Front Polisario. A ce sujet, le chargé d’Affaires de l’ambassade de la RASD en Algérie, Mohamed Cheikh, a souligné dans un entretien accordé à notre confrère L’Express, que «le plan d’autonomie marocain n’a aucune valeur juridique sur le plan international». Et de préciser à cet égard que «ce projet d’autonomie est un projet mort-né». Interrogé à propos de la déclaration du sénateur américain, Joe Wilson, qui a fait part de son intention de proposer une loi classant le Front Polisario comme organisation terroriste, Mohamed Cheikh n’a pas pris de gants pour asséner qu’«il est de notoriété publique que Joe Wilson sert les intérêts de l’entité sioniste et du Makhzen sionisé. Un projet mort-né tout comme le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental». Pour étayer son argumentaire, le diplomate sahraoui a rappelé que «la communauté internationale et le SG des Nations unies savent pertinemment que la question sahraouie est une affaire de décolonisation et qu’aucune ambigüité n’entache la cause sahraouie».
Raisons pour lesquelles, souligne Mohamed Cheikh, cette position est «très vaine» et n’aura à ses yeux «aucune incidence ou impact sur les instances et la communauté internationale». Des propos qui confortent la donne selon laquelle les instances internationales reconnaissent en majorité le droit du peuple sahraoui à son autodétermination en dépit du fait que sa mise en œuvre demeure bloquée par des intérêts géopolitiques et l’absence de consensus entre les parties. Au sujet de la prétendue souveraineté marocaine, considérée comme un leurre par les défenseurs de la légitimité internationale, Mohamed Cheikh a souligné que «le Sahara occidental n’a jamais été sous la souveraineté du Maroc». «C’est le peuple sahraoui qui a pris les armes contre l’occupant espagnol.
Si le territoire du Sahara occidental était une priorité marocaine, le Royaume n’aurait jamais accepté de le partager avec la Mauritanie qui a, par la suite, quitté le territoire sahraoui après une guerre face au Polisario. Le Sahara occidental n’a jamais fait partie du Maroc et ne le sera jamais!», a-t-il tonné.
Ferhat Zafane