EDITO

Macron et l’Algérie : La diplomatie du double langage

Par un habile jeu de rhétorique mielleuse, Emmanuel Macron tente de jouer les apôtres de l’apaisement avec l’Algérie.

Mais derrière les déclarations enjôleuses se cache une réalité bien plus crue, faite de calculs cyniques et de gestes outrageants.

Comment, en effet, interpréter l’accueil provocateur réservé au Sénat français à Ferhat Mehenni, personnage infréquentable, réclamé par la justice algérienne pour ses agissements terroristes ?

Cet énergumène, honni jusqu’en Kabylie – terre farouchement attachée à l’intégrité nationale comme tout Algérien digne de ce nom –, se voit ainsi paré des oripeaux d’un «respectable» interlocuteur.

Quelle insulte à la mémoire d’un peuple qui a payé le prix du sang pour son indépendance !

Mehenni, personnage fuyant et haï jusque dans sa propre Kabylie – cette terre indomptable qui, contrairement aux récits mensongers distillés par certains cercles parisiens, ne vibre d’aucune autre passion que celle de l’Algérie une et indivisible –, se voit ainsi promu au rang d’interlocuteur valable.

Quelle insupportable mascarade ! Quel mépris pour la mémoire des martyrs, pour la souveraineté d’un pays qui n’a de leçon à recevoir de personne, et surtout pas d’une France engluée dans ses contradictions post-coloniales.

Et que dire de ces journalistes français, scribes et bonimenteurs serviles aux ordres de Vincent Bolloré et autres faiseurs d’opinion ? Leurs plumes vénéneuses, guidées par des lobbies dont l’influence gangrène jusqu’aux plus hautes sphères de l’État français, ne cessent de saper la stabilité algérienne, de distiller le poison de la division.

Leur objectif ? Affaiblir, diviser, soumettre. Leur méthode ?

La désinformation, la manipulation, la diabolisation systématique de tout ce qui incarne la résistance algérienne à leurs desseins obscurs. Macron, lui, joue les funambules.

Pris en tenaille entre ses propres démons politiques – un pays en crise, une extrême droite qui guette, une présidence fragile – et les exigences de ses maîtres invisibles, il tente de ménager la chèvre algérienne et le chou marocain.

Mais peut-on vraiment croire en la sincérité d’un homme dont chaque geste semble calculé, chaque parole pesée au trébuchet de l’hypocrisie ?

L’histoire, pourtant, ne ment pas. Elle nous enseigne qu’en diplomatie, il n’existe ni amitié éternelle, ni inimitié définitive – seulement des intérêts. La France, malgré ses protestations larmoyantes, n’a jamais cessé de considérer l’Algérie comme un terrain de jeu, une chasse gardée où l’on s’autorise toutes les ingérences, toutes les fourberies.

Face à ce jeu trouble, une seule attitude s’impose : la vigilance inflexible. Ne rien concéder. Ne pas se laisser berner par les sourires de façade. L’Algérie n’a que faire des faux-semblants et des manœuvres torves.

Son destin s’écrit par la volonté de son peuple, par le sang de ses martyrs, par la fierté inébranlable de ceux qui, hier comme aujourd’hui, savent que la liberté ne se mendie pas – elle se défend. Aux provocations, opposons la fermeté.

Aux manigances, répondons par l’unité. Et à ceux qui, à Paris ou ailleurs, croient pouvoir jouer avec le feu algérien, rappelons cette vérité immuable : l’Algérie n’est pas une proie. Elle est une nation. Et les nations, dignes de ce nom, ne plient pas.

Samir Méhalla

Samir Mehalla

About Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez aussi

EDITO

Référendum des uns et des autres

EDITO

De l’îlot Persil à El Guerguerat

Journal algérien spécialisé en économie, politique et actualités variées.

Crésus @2024. All Rights Reserved.