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Six millions d’Algériens à déporter ? Le scandale Retailleau

Bruno Retailleau, dont la politique migratoire anti-algérienne est devenue une marque de fabrique, cet homme dont l’hostilité, teintée d’une mauvaise foi à l’égard de l’islam et des musulmans se confine au préjugé, ce maître des revirements doctrinaux et supposé porte-parole d’un réseau d’influence occulte, persiste dans son aveuglement.

Le président de la République, excédé par ses provocations et ses dérapages racistes, a décidé de le désavouer. Même ce revers, il semble incapable de l’accepter.

Quelle tristesse ! La France, luttant encore contre l’héritage pétainiste, se trouve confrontée à ses démons. L’éviction de Retailleau ne résulte pas d’une simple maladresse – ses maladresses sont légion – mais d’une proposition aux connotations terrifiantes : la déportation de six millions d’Algériens, voire plus, vers un pays tiers.

Ce mot, lourd de résonances historiques, évoque les heures les plus sombres de notre passé. Oser suggérer la déportation de six millions de binationaux témoigne d’une audace criminelle qui dépasse largement la simple démagogie, frôlant l’abomination.

Retailleau et ses mentors semblent croire que l’Europe, hostile à toute présence musulmane sur son territoire, finira par s’effondrer sous le poids de ses contradictions.

Or, cette idéologie raciste est loin d’être confinée à la France, elle se répand tel un virus à travers le continent.

Leur objectif ? Ressusciter un passé trouble, associant Jeanne d’Arc au IIIe Reich, et attendre la venue d’un messie improbable au sein du «communautarisme juif».

La France, selon eux, doit expier une «dette de sang» : la Shoah, les déportations, les camps d’extermination, les exécutions massives… autant de crimes commis par ceux qui se croyaient supérieurs.

L’idéologie de l’homme jetable et de l’extermination n’a pas pris une ride.

C’est l’expression de l’instinct de survie de figures politiques comme Retailleau, Le Pen, et Sarkozy, qui se perçoivent comme appartenant à une race supérieure. Doit-on les condamner? Peut-être pas.

Il est cependant crucial de comprendre les mécanismes de construction de leur pensée.

Car derrière chaque Retailleau, se tiennent des relais prêts à perpétuer la politique des OQTF.

Ces complices sont parfois parmi les nôtres, ceux qui, par appât du succès, se livrent à une autoflagellation rhétorique, espérant briller dans les salons parisiens ou obtenir un prix littéraire prestigieux. Attention, messieurs les chroniqueurs en quête de reconnaissance !

D’autres avant vous ont emprunté cette voie périlleuse, avant de sombrer dans l’oubli. Le siège de Retailleau n’est vacant que le dimanche… et encore, faut-il le mériter.

Samir Méhalla

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