L’Algérie a salué avec force l’adoption par la 38ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) d’une décision historique classifiant l’esclavage, la déportation et la colonisation comme des « crimes contre l’humanité » et des « génocides ». Cette décision marque une avancée majeure dans la reconnaissance des souffrances infligées aux peuples africains durant des siècles de domination coloniale et de déportations massives.
Le ministère des Affaires étrangères de l’Algérie a exprimé sa satisfaction, hier, dans un communiqué officiel, soulignant que ce vote représente un pas important dans le processus de justice et de réparation pour les crimes historiques subis par les peuples du continent. « L’Algérie se félicite de l’adoption de cette décision par l’Union africaine, qui reconnaît les atrocités commises à l’encontre des peuples africains pendant l’esclavage, la déportation et la colonisation », peut-on lire dans le communiqué. Ce vote met en lumière une prise de conscience collective des souffrances vécues par les nations africaines, souvent occultées dans les récits officiels des puissances coloniales.
L’Algérie, qui a elle-même été témoin d’une colonisation de peuplement unique, marquée par 132 ans de domination française, soutient fermement cette décision. Le communiqué du ministère rappelle que l’Algérie, à travers son histoire, a porté le fardeau de l’un des chapitres les plus sombres de la colonisation. L’engagement de l’Algérie ne se limite pas à une simple déclaration. Le pays a été mandaté par le Sommet africain, aux côtés de l’Afrique du Sud, du Togo et du Ghana, pour assurer la mise en œuvre de cette décision sur le plan international. Ce mandat représente un défi de taille, mais aussi une occasion pour l’Algérie de jouer un rôle de leader dans la défense des droits humains à l’échelle mondiale. En effet, cette décision pourrait contribuer à intensifier les appels à des réparations et à une reconnaissance des crimes coloniaux au sein des forums internationaux.
Le communiqué du ministère souligne également l’engagement total de l’Algérie dans cette mission. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de l’action diplomatique d’Alger, qui a toujours soutenu les luttes pour la souveraineté et la dignité des peuples africains.
Cette décision de l’Union africaine intervient dans un contexte où la question des réparations et de la reconnaissance des crimes coloniaux est de plus en plus présente dans le débat international. Pour l’Algérie, ce vote représente bien plus qu’un simple soulagement symbolique. C’est une victoire sur le plan diplomatique et une affirmation de son rôle central dans la défense des droits des peuples africains.
A.M.