L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est confrontée à une situation budgétaire délicate après le retrait des États-Unis, son premier contributeur financier.
Son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré ce mardi, que l’organisation devait désormais «se serrer la ceinture» et repenser ses sources de financement.
Donald Trump, fidèle à ses critiques envers l’OMS, a officialisé le retrait des États-Unis peu après son investiture, mettant fin à une période de tensions amorcée durant son premier mandat. Cette décision marque une rupture nette avec la politique de son prédécesseur Joe Biden, qui avait annulé une première tentative de désengagement.
Lors de la clôture d’une réunion du conseil exécutif à Genève, Tedros Adhanom Ghebreyesus a exprimé son regret face à cette décision et a appelé Washington à reconsidérer sa position. «Nous espérons vivement qu’ils reviendront sur leur choix et nous sommes ouverts à un dialogue constructif», a-t-il déclaré.
Face à cette perte financière, l’OMS se tourne vers une double stratégie : mobilisation de nouvelles ressources et réduction des dépenses. Le ministre de la Santé de la Barbade, Jerome Walcott, président du conseil exécutif de l’OMS, a souligné que l’organisation avait su s’adapter en adoptant plusieurs résolutions visant à renforcer son efficacité et à améliorer la santé publique mondiale.
L’un des points clés des discussions a été la nécessité de garantir un financement plus stable et prévisible. Pour pallier la dépendance aux contributions volontaires, le conseil exécutif a recommandé une augmentation de 20 % des cotisations des États membres, avec pour objectif de couvrir au moins la moitié du budget de l’OMS d’ici 2030.
«C’est un signal très fort de soutien», a estimé Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que cette initiative marquait une avancée vers une autonomie financière accrue. Il a également insisté sur la nécessité d’une gestion budgétaire optimisée, en accord avec les recommandations des États membres : «Vous avez dit que nous devions établir des priorités budgétaires réalistes, améliorer l’efficacité et réduire les dépenses inutiles. Nous sommes d’accord.»
Dans un contexte où les crises sanitaires se multiplient, le départ des États-Unis pose un défi de taille à l’OMS, qui devra désormais prouver sa résilience face à cette nouvelle réalité financière.
R.N