Société

Pays de transit pour les harragas étrangers : L’Algérie fonde sa lutte sur le respect des droits de l’Homme

Près de 500 candidats à l’immigration clandestine, dont des étrangers, ont été sauvés d’une mort certaine par noyade et secourus par des détachements des garde-côtes depuis le début de l’année, au niveau de plusieurs côtes du pays. 

Tout récemment, selon des données du ministère de la Défense nationale, des vedettes des garde-côtes, relevant du groupement territorial des gardes-côtes de Dellys, ont réussi à secourir 15 candidats à l’immigration clandestine, parmi lesquels 14 de nationalité somalienne, dont 2 mineurs, ainsi qu’un ressortissant du Soudan du Sud.

Selon la même source, une autre opération d’envergure, menée durant la même période, a permis le sauvetage de 16 autres candidats étrangers de nationalité somalienne au nord des côtes de Jijel. Les concernés ont été conduits vers le port de Djen Djen (Jijel), où ils ont reçu les premiers soins avant d’être transférés à l’hôpital pour une prise en charge médicale adéquate.

Contacté hier par nos soins, l’expert en questions sécuritaires, Omar Bendjana, a d’emblée affirmé que « le positionnement stratégique de l’Algérie la rend propice aux flux migratoires en provenance des pays avoisinants, tels que le Mali et le Niger, où les populations fuient des conditions de vie difficiles en raison de la pauvreté ou des conflits armés ».

Pour notre interlocuteur, « l’Algérie est un pays de transit privilégié pour les migrants clandestins souhaitant rejoindre l’Europe, mais aussi une destination pour ceux qui s’y installent faute d’avoir réussi à poursuivre leur périple vers le nord de la Méditerranée ».

Étayant son argumentaire, Omar Bendjana a précisé : « En raison de l’instabilité et des crises multidimensionnelles auxquelles font face les pays voisins de l’Algérie, particulièrement ceux du Sahel, un flux considérable de migrants clandestins débarque en Algérie. Pour la plupart, il s’agit d’un pays de transit avant de tenter de rejoindre les pays de la rive nord de la Méditerranée, dans l’espoir d’un avenir meilleur. »

Si ce phénomène représente un défi majeur pour les autorités algériennes, notamment parce qu’il est souvent lié à d’autres fléaux tels que le crime organisé, le trafic en tout genre et la traite des personnes, l’expert souligne que « l’Algérie ne ménage aucun effort pour sécuriser ses frontières maritimes et terrestres et lutter contre le trafic de migrants ».

Cette lutte repose sur des mécanismes de coopération, tels que le Programme Frontière de l’Union africaine et les Comités bilatéraux frontaliers avec les pays voisins, afin d’assurer une meilleure coordination contre les passeurs, tout en renforçant la législation nationale pour la conformer aux accords internationaux en la matière.

Parallèlement, selon Omar Bendjana, « l’Algérie appelle à la lutte contre le phénomène de l’immigration clandestine à travers l’adoption d’une approche globale et complémentaire, prenant en compte les intérêts des pays d’origine, de transit et d’accueil, et reposant sur un partage équitable des responsabilités entre ces pays ».

Interrogé sur la stratégie algérienne en matière de gestion de ce dossier, l’expert a affirmé que « l’Algérie, en tant que pays de transit, gère cette question avec sagesse et responsabilité. Cette approche est dictée par l’intérêt particulier qu’elle accorde à la sécurité et au développement des régions frontalières communes, étant donné les défis et menaces qui y pèsent, à l’instar du terrorisme, du crime organisé transfrontalier et de l’immigration clandestine ».

Plus explicite, il a ajouté : « En réalité, l’Algérie, qui a ratifié la plupart des traités internationaux relatifs au soutien aux réfugiés fuyant les crises et les conflits, lutte contre les groupes criminels impliqués dans le trafic de migrants clandestins, la traite des êtres humains et le trafic de drogue, et non contre les migrants eux-mêmes.

Une précision de taille qui s’inscrit dans la politique de notre pays en matière d’assistance, conformément aux objectifs du Pacte mondial pour la migration, lequel vise à s’attaquer aux causes structurelles de la migration, à renforcer les mécanismes de lutte contre le trafic des migrants et à éradiquer la traite des personnes ».

Enfin, se voulant rassurant, l’expert en questions sécuritaires a tenu à préciser que « tous les mécanismes adoptés par l’Algérie pour lutter contre l’immigration clandestine et prendre en charge les migrants sont en parfaite conformité avec les principes de respect et de protection des droits de l’homme ».

Ferhat Zafane

Ferhat Zaafane

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