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Revalorisation du SNMG : L’UGTA favorable

Le Secrétaire général de la Centrale syndical estime que cette question est conditionnée par les grands équilibres financiers du pays, l’inflation et le pouvoir d’achat.

Les initiatives mises en place par la Centrale syndicale pour améliorer les conditions de travail, protéger les droits des travailleurs et promouvoir le dialogue national ont été, entre autres, les thèmes développés hier par le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout, invité du Forum d’El Moudjahid. L’occasion pour de mettre en lumière les priorités de la Centrale syndicale.

Interrogé sur une éventuelle révision du salaire national minimum garanti, le secrétaire général a souligné que cette question est conditionnée par les grands équilibres financiers du pays, l’inflation et le pouvoir d’achat. Toute augmentation, a-t-il précisé, doit faire l’objet d’une étude approfondie prenant en compte l’ensemble des paramètres économiques.

Néanmoins, il a affirmé que l’organisation syndicale avait soumis une demande au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour une revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG), actuellement fixé à 20 000 dinars, notant que « le chef de l’Etat s’est montré réceptif ».

Il a également insisté sur le fait que la préservation du pouvoir d’achat ne passe pas uniquement par la hausse des salaires, mais repose sur divers mécanismes, tels que le contrôle des prix et la fiscalité. Interrogé sur l’urgence de l’heure, l’invité du Forum a souligné les missions prioritaires, qui se résument selon lui en « la réorganisation de la centrale syndicale, motivée par divers facteurs tels que les besoins changeants des travailleurs et l’évolution du paysage économique du pays ».

« Nous devons revenir à une réorganisation digne de ce nom, et cela passe par la mise en place de plans concrets pour remodeler et renforcer l’UGTA dans le but de mieux répondre aux besoins des travailleurs et de la société », a-t-il argumenté en précisant que « l’organisation est la clef de voûte ».

Et d’ajouter : « Ma mission est de défendre le côté moral des travailleurs, parce que souvent la question matérielle prend le dessus sur les autres aspects. »

Outre son plaidoyer pour la révision de certains articles de la loi sur les syndicats, le SG de l’UGTA a, par ailleurs, fait part de son souhait d’une « reconnaissance officielle des métiers à haute pénibilité, permettant un départ anticipé à la retraite ».

Ainsi, pour l’invité du Forum : « Il va falloir ouvrir le chantier, discuter et réfléchir ensemble », a-t-il proposé, en citant, à titre d’exemple, le cas des travailleurs exerçant en rotations de nuit et de jour, avec les nuisances occasionnées.

C’est pourquoi Amar Takdjout croit fermement qu’il faut « avoir une expertise pour déterminer quelles sont les personnes pouvant prétendre, voire ouvrir droit à la retraite anticipée ». En somme, selon lui, « il y a des métiers qui méritent d’être regardés de plus près».

Dans le même sillage, le patron de la Centrale syndicale a enchaîné sur un « amer constat », à savoir le burn-out et la « détestation du travail », soulignant que « de plus en plus de personnes veulent partir rapidement à la retraite ».

De l’avis de l’intervenant, « cela pourrait être dû à l’environnement du lieu de travail ou à l’absence de conditions d’épanouissement, mais quoi qu’il en soit, il s’agit d’une question qui mérite d’être analysée en profondeur », a-t-il soutenu. Aussi, au regard de l’importance de cette question, l’UGTA compte organiser prochainement « une grande conférence sur la santé mentale au travail », a-t-il annoncé.

« Ce qui est triste, c’est la détestation du travail qui pousse des gens à vouloir partir vite à la retraite », a-t-il déploré, regrettant que l’on ne se soit jamais posé la question de savoir pourquoi les travailleurs détestent leur emploi de nos jours.

Selon lui, « cela est dû au fait que l’environnement de l’entreprise et de l’administration est devenu hostile au travail », arguant que « les gens ne sont pas épanouis dans leur travail, on ne les laisse pas travailler ».

À ce titre, il affirme qu’un important travail de pédagogie est nécessaire au sein des entreprises et des administrations « pour que les travailleurs viennent avec plaisir et non avec une boule d’angoisse au ventre ».

Enfin, le secrétaire général de la centrale syndicale a annoncé la tenue prochaine d’une conférence sur l’impact des changements climatiques sur l’emploi en Algérie, ainsi qu’une « grande réflexion pour organiser une conférence sur la santé mentale au travail ».

Concernant la nouvelle loi sur l’exercice du droit syndical, Amar Takdjout a salué les progrès réalisés, « notamment en matière d’indépendance syndicale et de digitalisation ». Toutefois, il a souligné certains points qui, selon lui, « nécessitent des éclaircissements, comme la nécessité de mieux définir certaines formulations juridiques ».

Il s’est également montré « favorable à la limitation des mandats et à l’alternance des dirigeants syndicaux ».

Par ces déclarations, Amar Takdjout a réaffirmé la position de l’UGTA en faveur d’un dialogue social serein et d’une modernisation du paysage syndical en Algérie, tout en appelant à « une meilleure structuration et clarification des réformes en cours ».

Ferhat Zafane

Ferhat Zaafane

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