Le pouvoir d’achat des travailleurs, le taux de chômage, dénonciation de la nouvelle loi encadrant le droit de grève, sont, entre autres, les revendications soulevées.
Ces dernières semaines, les manifestations ont gagné en intensité au Maroc en mobilisant des milliers de personnes dans une démonstration de force populaire à même d’attirer l’attention du gouvernement sur les difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les travailleurs. En effet, une grève générale de deux jours a débuté, hier, au Maroc.
Les cinq principaux syndicats (Union Marocaine du Travail, Confédération Démocratique du Travail, Union nationale du Travail au Maroc, Organisation Démocratique du Travail et la Fédération des Syndicats Démocratiques) du pays ont appelé à cesser le travail dans tout le royaume. Une première depuis dix ans. Une grève largement suivie. Une grève ayant connu, hier, un taux de participation national de 84,9%, selon la presse locale.
Ces syndicats protestent contre les politiques « impopulaires » du gouvernement, notamment, l’augmentation de l’âge de la retraite (de 63 à 65 ans), la perte du pouvoir d’achat, le taux de chômage, et la loi sur la grève en question. Une loi « liberticide » pour les syndicats marocains, malgré certaines concessions du Makhzen, qui a notamment interdit au patronat d’avoir recours à des salariés de remplacement en cas de grève.
Younes Firachane, membre du bureau exécutif de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), a déclaré à des médias que le gouvernement marocain, au lieu de se pencher sur la crise sociale aiguë que vivent les Marocains, marquée par le chômage et la hausse des prix, cherche à imposer une loi « restrictive du droit de grève » tout en refusant d’écouter les syndicats.
Dénonçant une «atteinte graves aux libertés syndicales», les syndicats ont évoqué la possibilité de porter l’affaire devant la Cour constitutionnelle et l’Organisation internationale du travail (OIT). «Nous explorerons toutes les voies légales aussi bien au niveau national qu’international pour défendre les droits de la classe ouvrière», ont-ils affirmé à l’unisson.
Dans un communiqué, l’UMT a souligné que la participation de la classe ouvrière a largement dépassé toutes les attentes, affectant une multitude de domaines, y compris les services publics, l’éducation, la santé et l’économie en général. Selon le site « hespress.com », la grève a engendré un arrêt total de la production, touchant des secteurs tels que l’agriculture, le commerce, et le secteur éducatif.
Les universités, écoles et centres de formation ont complètement suspendu leurs activités.
Les hôpitaux et cliniques ont également été paralysés. De son côté, le site « h24info.ma » souligne que, selon ses sources, le secteur de l’éducation publique est totalement à l’arrêt, avec un taux de grévistes de 100%, tout comme ceux de la santé, où l’UMT a néanmoins demandé «à ce que les services d’urgence continuent de fonctionner normalement, garantissant un minimum de soin pour les malades».
Des effets qui se sont fait sentir dans tous les coins du pays, avec des interruptions marquées dans les services portuaires, la sécurité sociale, la fabrication automobile, ainsi que dans les secteurs de l’énergie et des transports.
Dans son communiqué, l’UMT a clairement indiqué que le but de cette grève n’est pas seulement symbolique, mais qu’elle vise à attirer l’attention du gouvernement sur les difficultés croissantes auxquelles sont confrontés les travailleurs. Face à l’intensification de la crise économique dans le Maroc, le chômage montant en flèche, notamment parmi les jeunes, est une autre source d’inquiétudes pour les Marocains. Et même décrocher un diplôme universitaire ne signifie par un accès à l’emploi.
D’ailleurs, le taux de chômage ne cesse de grimper depuis trois ans. Il s’établit à plus de 13% et atteint des sommets chez les jeunes. Près de 37% d’entre eux sont sans emploi.
R.I