Dans un entretien captivant, Djura, pionnière de la world music et fondatrice du groupe Djurdjura, évoque son retour en Algérie, sa passion pour la musique et son engagement envers la culture berbère.
Elle souligne l’importance de la musique comme un vecteur de communication et de lien entre les générations et les diasporas.
Dès le début de l’entretien, Djura partage son enthousiasme pour ses projets artistiques en Algérie, où elle prépare des événements avec son groupe. «Nous souhaitons faire un retour aux sources», déclare-t-elle, rappelant la tournée réussie de 2016 et les nombreux succès récoltés en France et à l’international. Ce retour marque non seulement une exploration des racines culturelles, mais aussi une quête de connexion avec le peuple algérien.
En réfléchissant à son parcours musical, Djura évoque les débuts du groupe Djurdjura dans les années 70, qui s’est rapidement imposé comme un pionnier de la musique berbère sur la scène mondiale. Leur passage dans des lieux emblématiques tels que l’Olympia et le Zénith a permis de «véhiculer les valeurs et le patrimoine de la musique berbère».
Elle exprime une fierté palpable pour leur rôle d’ambassadeurs de la culture algérienne, mais souligne également une responsabilité envers la jeunesse : «Nous devons transmettre nos valeurs fondamentales et tisser des liens solides avec notre peuple.»
Un passage poignant de l’entretien est où elle aborde le pouvoir de la musique en tant que passerelle entre les cultures. «La musique forge notre sensibilité, laisse son empreinte et imprègne notre âme d’enfant», déclare-t-elle, illustrant comment la musique devient un écho des émotions humaines. Djura cite le dicton,
«Les feuilles de l’arbre tombent toujours vers la racine», pour symboliser le lien indéfectible entre la diaspora et sa terre d’origine, une idée qui résonne particulièrement dans un monde globalisé.
Djura, également écrivain, partage son expérience littéraire, mentionnant ses deux ouvrages, «Le Voile du Silence» et «La Saison des Narcisses». Elle voit l’écriture et la musique comme deux éléments indissociables de son univers, chacune enrichissant l’autre. «La musique va au-delà des mots et laisse place à l’imaginaire… c’est un équilibre et une harmonie.»
Alors qu’elle parle de ses émotions, Djura révèle la richesse de son identité culturelle en déclarant que ses rêves sont le produit d’une «mosaïque multiple» influencée par ses racines kabyles et son histoire d’immigration. La fusion de la langue maternelle et de la langue française dans ses pensées et ses émotions souligne la complexité de son expérience de vie.
Djura conclut sur un message d’espoir, affirmant que la musique est un outil universel, capable de transcender les frontières et de connecter les communautés. Elle rappelle que, partout où elles se trouvent, les personnes partagent des racines et une sensibilité commune, nourrissant ainsi l’identité collective.
Cet entretien avec Djura est un témoignage vibrant de l’importance de la musique dans la construction de l’identité culturelle et des liens humains. Son engagement envers la musique et la littérature, couplé à un profond respect pour ses racines, fait d’elle une figure emblématique qui continue de promouvoir la culture berbère tout en célébrant la diversité.
S.M