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Franc-parler

S’il est communément admis que l’art du mensonge domine le discours politique, surtout en ces temps de crises multidimensionnelles qui caractérisent le monde d’aujourd’hui, le courage et la franchise sont l’apanage d’une petite catégorie d’hommes politiques convaincus de la justesse de leurs positions et le bien fondé de leurs démarches et de leurs rapports aux autres.

Le président Abdelmadjid Tebboune qui fait partie de cette dernière catégorie, l’a amplement prouvé, grâce à son franc-parler qu’on lui connaissait déjà et dont il ne sait à aucun moment départi tout au long de l’entretien fleuve qu’il a accordé au journal français l’Opinion.

Le président de la République a parlé de tout. Sans tabous. Son «discours» était une véritable parrhèsia, où rien n’a été laissé au hasard. Si les relations tendues avec la France, comme il fallait s y attendre, ont occupé une bonne partie de l’entretien, d’autres «questions pièges», comme les relations avec le Maroc, la situation au Moyen-Orient et bien évidement la question palestinienne, «l’affaire» Sansal ou encore le dossier de la mémoire, ont été abordées auxquelles le Président Tebboune a répondu tout aussi franchement.

Diplomatiquement. Il n’a éludé aucun dossier, y compris un futur rapport avec l’entité sioniste. Tout en dénonçant «une campagne systématique» de dénigrement que subit l’Algérie de la part de la droite et de l’extrême droite, il affirme sans sourciller : «nous perdons du temps avec Macron».

Macron qui a fait «une grave erreur» en soutenant le plan d’autonomie marocain, ou d’accorder le droit d’asile aux «cols blancs et subversifs» algériens.

Clair, net et précis. Aux yeux du Président Tebboune, c’est à la France doit changer sa vision. In fine, de revoir sa politique envers l’Algérie qui n’a nullement l’intention de rompre ses relations avec l’Hexagone.

Attendu au tournant sur la question de la normalisation avec l’entité sioniste, le président Tebboune a été direct dans sa réponse. «L’Algérie serait prête à normaliser les relations avec Israël, le jour même où il y aura un État palestinien», a-t-il confié. La condition est de taille car la seule préoccupation de l’Algérie «c’est la création de l’État palestinien», a tranché le président.

Une position qui a le mérite d’être clair mais qui soulèvera sans nul doute bien des interrogations et suscitera peut-être un débat sur la question. Le président Tebboune a eu le courage de le lancer.

Le président Abdelmadjid Tebboune a également, tout en rappelant ses réalisations et les grands chantiers qu’il compte laisser pour l’Algérie, assuré qu’il n’allait pas s’éterniser au pouvoir.

Une réponse sans doute à certains politiques qui doutent de sa sincérité. Qui font des lectures alarmistes sur le devenir du pays. En somme, le chef de l’Etat a été imperturbable.

A.I

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