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Du racisme institué

L’histoire de la France, terre des droits de l’homme et de Liberté, voile une réalité bien plus sombre.

Face à la montée en flèche de l’extrême droite et à ses discours venimeux, l’Algérie se trouve de nouveau au centre des attentions, symbole d’un passé colonial que certains Français n’ont toujours pas réussi à digérer.

Les échos de la guerre d’Algérie résonnent encore comme une malédiction dans l’inconscient collectif français, façonnant un karma négatif envers une nation qui a su s’affranchir du joug colonial.

La France d’aujourd’hui, avec ses détracteurs avides de frissons idéologiques, s’acharne contre toute forme de diversité, et plus particulièrement contre le peuple et la diaspora algériens.

Cette communauté, riche de ses contributions à la société française, est la cible de provocations incessantes de la part des forces de l’ordre.

Les contrôles d’identité discriminatoires, les violences policières et les discours stigmatisants témoignent d’un racisme institutionnalisé, profondément ancré dans la société française.

Des politiques inébranlables, dépourvues d’éthique et animées par un populisme désespéré, n’hésitent pas à désigner le pouvoir algérien comme un «pouvoir voyou».

Ce terme, à la fois dégradant et péjoratif, révèle un mépris affiché pour l’Algérie, qui a su, par son histoire et sa résistance, faire face à un impérialisme français archaïque et prédateur.

La rancœur de la défaite française en Algérie n’est pas seulement une cicatrice, c’est une plaie ouverte dans le cœur de la France.

Cette amertume se traduit par un désir de revanche, un besoin de dénigrer une nation qui, par sa lutte, a pu s’affirmer sur la scène internationale.

Les récurrents discours xénophobes et algérophobes ne sont rien d’autre que le reflet d’une société qui, plutôt que de tourner la page, préfère nourrir ses vieux démons.

Il est impératif de ne pas confondre la tribu aux idées rétrogrades, soutenue par des groupes de pression tels que ceux de Vincent Bolloré, avec le véritable peuple français, qui souffre des diktats imposés par une oligarchie avide d’exploitation.

Ce même peuple séduit par des politiques xénophobes, qui saccagent la cohésion sociale, tout en se drapant dans le patriotisme.

Face à cette situation, l’Algérie doit, plus que jamais, renforcer sa diplomatie, mise à l’épreuve par les provocations incessantes de l’ancien colonisateur.

La sagesse diplomatique de l’Algérie se trouve dans l’équilibre, naviguant entre la défense des droits de sa diaspora et la préservation de sa souveraineté.

Les nouvelles alliances stratégiques prometteuses, tissées avec des puissances telles que les États-Unis, la Russie et la Chine, ne doivent pas seulement être perçues comme des opportunités économiques, mais également comme des leviers politiques pour contrer l’impérialisme français.

L’Algérie doit jouer habilement sur deux fronts : celui de la diaspora, qui reste influente à l’échelle mondiale, et celui de l’héritage colonial, dont le spectre continue de hanter les relations franco-algériennes.

Pour faire face à l’extrême droite française et à un racisme d’État rampant, il est fondamental que l’Algérie refuse de tomber dans le piège des provocations. En effet, l’érudition et la sagesse de sa diplomatie sont ses meilleures armes face à une France en quête de boucs émissaires.

En somme, notre pays doit poursuivre son chemin vers l’émancipation, tout en s’élevant contre les scandales de racisme et de mépris, et porter haut les valeurs de la dignité, de la liberté et de la justice.

La lutte contre l’oppression n’est pas seulement l’affaire d’un pays, mais celle de tous ceux qui croient en un avenir meilleur, débarrassé des chaînes du passé colonial.

L’Algérie et sa diaspora doivent se dresser contre l’injustice et revendiquer leur place légitime dans le concert des nations.

Samir Méhalla

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