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Relations algéro-françaises : La Banque d’Algérie, Matarese et Driecourt

Les relations entre l’Algérie et la France, jadis marquées par une histoire complexe, sont désormais aujourd’hui un tournant critique, un tournant qui s’annonce peu reluisant.

La réalité actuelle s’apparente à un pourrissement inéluctable, une décomposition lente mais certaine, qui s’intensifie avec des gestes de provocation et de mépris.

La France, sous le joug d’un populisme débridé et d’une idéologie d’extrême droite, a franchi une ligne impardonnable, abâtardie par son incapacité à respecter les droits fondamentaux des Algériens désireux de franchir légalement ses frontières.

En employant des fonctionnaires de la police des frontières pour capturer, malmener ou retarder de manière ignoble les Algériens en règle, la France a non seulement bafoué les principes d’éthique et de moralité, mais a également exhibé au monde entier son mépris flagrant à l’égard de ceux qui, revêtus de documents officiels scrupuleusement élaborés, souhaitent simplement regagner le sol français.

Ce geste ignoble, orchestré par le sordide ministre Retailleau, est le reflet d’une politique honteusement populiste, un affront d’une rare brutalité aux valeurs civilisationnelles.

Il est légitime de se poser la question : qu’est-ce que la France détient comme leviers pour faire pression sur l’Algérie ? La réponse, limpide mais accablante, est : le visa.

Cet outil, devenu instrument de chantage et cause de frustrations sans fin pour de nombreux Algériens ayant un lien de parenté dans l’Hexagone, sert à maintenir un rapport de force inacceptable entre les deux nations.

La France, en opérant une véritable escroquerie institutionnelle autour des demandes de visa, inflige des refus en masse sans assurer le remboursement des frais engagés par les demandeurs en cas de refus.

Ce système d’extorsion de fonds en devise chaque fin d’année -il s’agit de millions d’euros-, digne des pratiques les plus répréhensibles, doit être dénoncé avec la plus grande fermeté.

Face à cet affront, la Banque d’Algérie se doit de prendre des mesures concrètes. Il est impératif qu’elle bloque toutes les transactions financières liées aux visas non octroyés, une décision qui pourrait représenter un coup dur pour la France, en matière de pression économique et de rebondissement.

Le gouvernement algérien, en position de force dans le cadre des révisions de l’accord d’association avec l’Union Européenne, pourrait arguer cette situation comme une pièce maîtresse dans les prochaines négociations.

Il est par ailleurs très important de comprendre que Retailleau, personnage clé dans cette sinistre affaire, opère de concert avec Xavier Driencourt, dont la rancune envers l’Algérie et les Algériens est à la fois palpable et bien documentée.

Le gouvernement algérien, dans ce contexte bien trouble, devrait non seulement mettre en lumière ces manœuvres inacceptables, mais aussi suivre de très près les activités de Driencourt en Algérie à travers ses relais. Ce dernier, en ayant pour dernière recrue la dénommée Mélanie Matarese, affectée à Capago, représente un ultime fusible à faire sauter, un rempart à son réseau d’influence, qu’il serait judicieux de démanteler.

En somme, les relations algéro-françaises, déjà minées par des siècles de tensions et de non-dits, s’enlisent dans une dynamique destructrice.

Il est temps pour l’Algérie de se dresser face à ces abus grotesques, d’exiger le respect de sa souveraineté et la préservation de la dignité des ses citoyens, et de mettre un terme à ces pratiques indignes qui prévalent au sein des consulats français. Plus que jamais, l’heure est à la révolte pacifique contre ces atteintes à la dignité et aux droits des Algériens.

La balle est dans le camp de l’Algérie, et il serait tragique qu’elle n’en tire le moindre profit. La lutte pour la reconnaissance et la dignité commence maintenant.

Samir Méhalla

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