Le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu hier, à la demande de l’Algérie, un briefing sur la situation dangereuse à laquelle fait face l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) dans les territoires palestiniens occupés, menacé d’interdiction par l’entité sioniste.
L’Algérie, par la voix de son représentant permanent auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, l’Algérie a averti que l’arrêt des opérations de l’UNRWA équivaudrait à une condamnation à mort des Palestiniens, en particulier pour les réfugiés. Elle a ainsi appelé à une enquête «indépendante et approfondie» sur les allégations portées par l’entité sioniste contre cette agence onusienne.
Lors d’une intervention Bendjama a souligné le rôle «vital» de l’agence pour les Palestiniens, affirmant qu’il est «impossible de remplacer l’UNRWA ou de se passer d’elle».
Dans ce contexte, il s’est interrogé : «Sans l’UNRWA, qui fournira les 9500 consultations et visites médicales offertes par l’agence ? Qui prendra en charge la santé mentale et la nourriture pour un million de personnes, ou encore les 388 000 familles qui dépendent de l’agence pour survivre ? Et qui garantira à 660 000 enfants palestiniens leur seule opportunité d’éducation dans les écoles de l’UNRWA ?».
Le diplomate algérien a également mis en avant l’importance du travail de l’UNRWA, qualifiant ses employés de «héros qui risquent quotidiennement leur vie, notamment à Ghaza, devenue l’un des lieux les plus meurtriers pour les travailleurs humanitaires».
Il a ajouté : «Notre devoir, en tant que communauté internationale, est de les protéger et de créer un environnement qui leur permette de poursuivre leur mission salvatrice en toute sécurité. »
Il a également souligné que les attaques contre l’UNRWA et les campagnes de désinformation à son encontre ne sont pas nouvelles. Depuis sa création, l’agence a été la cible d’attaques systématiques, «simplement parce qu’elle symbolise les réfugiés palestiniens et leur droit au retour, un droit que personne ne peut nier».
Le diplomate algérien a affirmé que «l’Algérie croit fermement que toute allégation doit faire l’objet d’une enquête indépendante et approfondie.
Il est inacceptable que des accusations infondées sapent le rôle vital que joue l’UNRWA dans la vie de millions de Palestiniens». Il a également rappelé que le droit international est clair sur ce point : l’entité sioniste, en tant que puissance occupante, doit garantir un traitement humain au peuple palestinien et répondre à tous ses besoins essentiels.
Par ailleurs, cette puissance occupante ne détient aucun droit souverain sur les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, conformément à l’article 47 de la Quatrième Convention de Genève. Enfin, il a dénoncé les lois récemment adoptées par ce qui est présenté comme le «Parlement» de l’entité sioniste, lesquelles menacent l’existence même de l’UNRWA, les qualifiant de «violation flagrante et explicite du droit international».
Il a appelé à une opposition unanime contre ces lois, tout en exigeant leur retrait, car elles menacent non seulement les droits des réfugiés palestiniens, mais également le tissu du système international lui-même. Pour sa part, rappelant dans son intervention, que l’UNRWA) est la plus grande présence de l’ONU sur place, son Commissaire général, M. Philippe Lazzarini, a signalé que dans deux jours, ses opérations dans le Territoire palestinien occupé seront paralysées par l’entrée en vigueur d’une loi adoptée par la « Knesset ».
«Ce qui est en jeu, c’est le sort de millions de Palestiniens, le cessez-le-feu et les perspectives d’une solution politique apportant une paix et une sécurité durables», a-t-il averti. À Ghaza, a-t-il indiqué, l’affaiblissement des opérations de l’UNRWA compromettra la réponse humanitaire internationale au moment même où l’aide humanitaire doit être considérablement renforcée.
Réfutant l’argument du Gouvernement sioniste selon lequel les services de l’UNRWA peuvent être transférés à d’autres entités, M. Lazzarini a fait valoir que le mandat de l’Office, qui consiste à fournir des services de type public à une population entière, est unique et que ses services ne peuvent être transférés qu’à un État fonctionnel.
Il a également précisé que l’UNRWA assure la moitié des interventions d’urgence, et que depuis le début du cessez-le-feu, l’Office a acheminé 60% de la nourriture entrée dans Ghaza.
Pour ce qui est de la Cisjordanie occupée, l’arrêt des opérations de l’UNRWA priverait les réfugiés palestiniens d’éducation et de soins de santé, l’Autorité palestinienne ne disposant pas des ressources financières ou des capacités nécessaires pour compenser la perte des services de l’UNRWA.
Pour sa part la délégation russe, estime qu’aucune accusation ne peut servir de base à l’interdiction du travail de l’UNRWA, créé par une décision de l’ensemble de la communauté internationale en 1949.
Aucun État n’a le droit de priver unilatéralement des agences de l’ONU et de leurs employés de leurs privilèges et immunités, a-t-elle souligné, déplorant une violation de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies.
Elle a souhaité que le dossier de l’UNRWA fasse l’objet d’un troisième avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur les obligations d’Israël en ce qui concerne la présence diplomatique et de l’ONU dans les territoires occupés.
A.I