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Les Ghazaouis retournent au Nord : Résister à l’exil

Ghaza est plus que jamais un terrain d’affrontement entre espoirs déçus et réalités cruelles. Depuis les escalades de violence qui ont frappé la bande de Ghaza, la question de l’avenir de ses habitants, de leur terre et de leur droit à la résistance est plus que jamais au centre du débat politique.

Les développements récents, notamment le retour des Ghazaouis au nord, reflètent bien la tension palpable dans la région. Depuis les violentes attaques sioniste qui ont dévasté une grande partie du territoire de Ghaza, de nombreux habitants ont été forcés de fuir leurs maisons, cherchant refuge ailleurs dans une quête désespérée de sécurité.

Cependant, aujourd’hui, un nombre croissant de Ghazaouis font le choix de revenir, malgré la destruction et la peur qui planent sur leur territoire. Le retour au nord de Ghaza est perçu comme un signe de résistance. Cette décision, bien qu’elle semble une tentative de retrouver une forme de normalité, est aussi un acte de défi envers les propositions de déplacer les Palestiniens hors de Ghaza, comme l’a évoqué le président américain Donald Trump dans son «accord du siècle».

Le retour de ces habitants, pour certains « symbolique », pour d’autres un geste «désespéré», met en lumière la détermination des Ghazaouis à ne pas quitter leur terre, malgré la violence et les épreuves. Mais il soulève aussi la question de la viabilité de ce retour, compte tenu de l’étendue des destructions, de la menace continue des frappes sionistes, et de l’absence de réelles garanties pour la sécurité des civils.

Lors d’une conférence à Amman, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a réaffirmé que la Jordanie ne tolérerait aucune tentative de déportation des Palestiniens, insistant sur le fait que la Palestine appartient aux Palestiniens et que la Jordanie soutient la stabilité de la région. Il a aussi souligné l’engagement de la Jordanie à travailler avec l’administration américaine pour instaurer la paix, tout en préservant les droits palestiniens.

L’Égypte, par l’intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères, a rejeté catégoriquement l’idée de relocaliser les Palestiniens dans le Sinaï, qualifiant de « crime » toute tentative d’expulsion. Cette réaction survient après les déclarations de Donald Trump, qui suggérait de déplacer les Palestiniens de Ghaza vers la Jordanie ou l’Égypte.

Le Hamas a réagi en qualifiant le retour des déplacés dans le nord de Ghaza comme une victoire symbolique contre ces projets d’expulsion, réaffirmant ainsi le droit des Palestiniens à leur terre.

Face à ces mouvements, le Hamas a rapidement réagi, réaffirmant son opposition catégorique aux propositions de «délocalisation» des Palestiniens. Dans une déclaration récente, un porte-parole du mouvement a souligné : «Les Ghazaouis ne seront jamais déplacés, Ghaza appartient à ses habitants.»

«Ce retour est une victoire symbolique, une réponse aux tentatives de nous expulser de notre terre. Nous resterons ici, et la résistance continuera. » Cette prise de position est loin d’être anodine. Elle marque non seulement une résistance contre les attaques sionistes, mais aussi une opposition directe aux pressions internationales visant à réorganiser la région. Le Hamas, en s’opposant aux idées de réinstallation et de déplacement, cherche à légitimer son pouvoir et à rappeler qu’il est le principal acteur de la défense des droits des Palestiniens. Il présente ce retour comme un moyen de réaffirmer l’identité palestinienne face à des projets d’effacement géographique et culturel.

Cependant, cette résistance se heurte à la dure réalité du terrain. La bande de Ghaza est ravagée par des décennies de guerre et de blocus. Les infrastructures sont à terre, la pauvreté est endémique, et les possibilités d’un avenir meilleur semblent lointaines. Pourtant, le message est clair : les Ghazaouis refusent de quitter leur terre, même face à l’adversité.

Le retour des Ghazaouis au nord de Ghaza, au-delà d’un simple déplacement géographique, revêt une dimension politique et idéologique profonde. Alors que certains acteurs internationaux, comme les États-Unis, soutiennent la réorganisation de la région, beaucoup d’autres restent silencieux face à la gravité de la situation.

Les appels à la paix sont perçus comme une source de frustration par les Ghazaouis, qui se sentent abandonnés par la communauté internationale, notamment en raison du manque de soutien pour la reconstruction et la sécurisation de la région.

Le Hamas utilise le retour des Ghazaouis pour affirmer son rôle de protecteur des droits palestiniens et renforcer son pouvoir local. Toutefois, les destructions massives et l’incertitude sur l’avenir de Ghaza soulignent la fragilité de la situation, alors que les Ghazaouis continuent de revendiquer leur droit à cette terre, malgré le manque de soutien concret.

Assia M.

Assia M

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