«Qui sème le vent récolte la tempête», dit le proverbe. En plongeant dans l’arène géopolitique actuelle, il est difficile de ne pas voir à quel point les ambitions démesurées de certains peuvent engendrer des conséquences foudroyantes pour le monde entier.
À cet égard, nous ne pouvons que nous interroger : pour qui se prend Donald Trump lorsqu’il s’érige en roi des cieux économiques, exhibant sa mégalomanie au grand jour toute honte bue ?
Le président américain, nouvellement installé, avec son appétit insatiable pour le pouvoir, n’hésite pas à brandir des sommes vertigineuses, comme les 1000 milliards de dollars qu’il exige sournoisement de l’Arabie Saoudite. C’est comme si Trump se croyait investi d’une mission divine, un visionnaire aux plans grandioses, pourtant, il ne touche qu’à la surface de l’hyperréalité qu’il promeut.
À travers son regard d’affairiste, il exhorte l’OPEP à ajuster ses prix, ignorant royalement les lois du marché. Qui plus est, il s’érige en architecte d’un nouveau monde tout en jouant les marionnettes avec les ressources pétrolières des nations.
Dans cette danse macabre entre la Russie et les États-Unis, ce grandiloquent fabricant de promesses se retrouve face à Vladimir Poutine, un stratège aguerri dont les plans s’insinuent lentement mais sûrement sur l’échiquier mondial. Poutine, au lieu de se laisser intimider par le verbe haut et fort de Trump, affiche sa volonté d’un dialogue basé sur le respect mutuel et l’égalité.
«La vérité est comme le soleil. Elle fait tout voir et ne laisse rien voir», écrivait le dramaturge espagnol Miguel de Unamuno. Et il semble que cette vérité éclate au grand jour, mettant en lumière le contraste entre les gesticulations flamboyantes de Trump et les équations politiques de Poutine.
Le président russe annonce qu’il est prêt à discuter des questions conjoncturelles, notamment l’Ukraine, un pays qui souffre sous le poids des ambitions de puissance. Pourtant, alors que Poutine tend la main, Trump reste enfermé dans ses contradictions.
«Les promesses sont des promesses, mais elles ne sont rien sans l’engagement», pourrait-on dire face à ses nombreuses rétractations. Dans un contexte où les conflits se multiplient, l’absence de cohérence dans les propos de Trump ne fait que renforcer l’idée que sa rhétorique n’est rien de plus qu’une façade.
Par ailleurs, les déclarations tonitruantes de Trump sur la guerre en Ukraine, qu’il promettait de résoudre rapidement, ne sont aujourd’hui que des échos lointains dans un consensus international en crise. Ses amplifications au Forum économique mondial de Davos ne semblent d’ailleurs avoir qu’un but : redorer son blason sur la scène mondiale tout en cachant l’inefficacité de sa stratégie.
Dans cette ère où deux leaders se disputent le contrôle d’un monde en voie de bipolarisation, il est d’urgence de se rappeler ce que disait Machiavel : «L’homme doit être capable de changer, de s’adapter et de se plier aux circonstances.» Mais que dire lorsque le seul changement constaté est celui des promesses non tenues ?
Ce qui pourrait paraître comme une tentative de paix se transforme bien souvent en un jeu d’échecs dur et impitoyable, où les pions sont des nations entières, et les pertes humaines – une tragédie imminente.
Alors que Trump et Poutine se préparent à s’asseoir à la même table pour discuter des enjeux géopolitiques, il est essentiel de rester vigilant. Dans ce monde de faux-semblants, où l’égo et l’hyperbole semblent se substituer à la réalité des enjeux, il ne faut pas perdre de vue que «l’avenir appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves». Mais, pour l’instant, les rêves de grandeur de certains n’apportent que souffrance et méfiance.
Que ces deux «géants» se rencontrent effectivement ou non, la question demeure : le dialogue pourra-t-il réellement changer le cours de l’histoire, ou ne s’agira-t-il que d’un nouveau jeu de dupes?
Samir Méhalla
