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Croissance économique de l’Algérie : Les prévisions positives de la BM

La Banque mondiale (BM)  prévoit, dans son dernier rapport, une progression de la croissance économique de 3,4 %  en 2025 et de 3,3% en 2026 confirmant ainsi les «solides» performances de l’année dernière. 

Bien que ces chiffres marquent une révision à la baisse par rapport aux prévisions de juin dernier, cette révision est en grande partie due aux ajustements prolongés de la production pétrolière.

Cependant, ces prévisions restent positives et confirment une dynamique économique globale solide, soutenue par plusieurs secteurs en plein essor.

Dans son  rapport publié en novembre 2024, la BM avait affirmé que la croissance du PIB avait atteint 3 ,9% au premier trimestre  grâce à une performance remarquée des secteurs non extractifs, en particulier le secteur agricole.

Cette résilience du secteur agricole, couplée à une inflation réduite à 4,3% sur les neuf premiers mois de 2024, témoigne d’une amélioration notable de la stabilité des prix dans le pays. D’après le rapport de la BM, cette dynamique positive est soutenue par un investissement accru et une consommation privée et publique robuste.

En revanche, la contribution du secteur extractif, notamment les hydrocarbures, a été relativement stable, avec une légère hausse de 1% au cours du premier semestre. Cette performance reste impactée par la politique de réduction de la production de pétrole brut décidée par l’Algérie en janvier 2024, ainsi que par une baisse de la demande européenne de gaz naturel.

Un autre indicateur positif de l’économie algérienne concerne l’inflation, qui a marqué un ralentissement net en 2024.

La production agricole résiliente, la stabilisation des prix des produits frais, ainsi que la modération des coûts d’importation et la stabilité du taux de change, ont contribué à cette évolution favorable. Par ailleurs, les réserves de change de l’Algérie se maintiennent à un niveau confortable, représentant l’équivalent de 16,2 mois d’importations en septembre 2024, un atout important pour la stabilité économique du pays.

La Banque mondiale souligne que la croissance économique de l’Algérie devrait connaître un rebond en 2025, grâce à une reprise attendue du secteur des hydrocarbures. Cette reprise viendrait soutenir une dynamique économique plus large, d’autant que le pays mise sur la diversification de ses secteurs économiques pour renforcer sa résilience.

Dans ce cadre, la BM met en avant le «potentiel considérable» des exportations hors hydrocarbures de l’Algérie, soulignant l’importance de diversifier les produits et les marchés d’exportation, tout en augmentant la valeur ajoutée des exportations.

Diversification des exportations

La Banque mondiale insiste également sur la nécessité pour l’Algérie de diversifier ses exportations, actuellement dominées par les hydrocarbures, qui représentaient encore plus de 90 % des exportations totales du pays en 2023.

Bien que les exportations hors hydrocarbures aient triplé depuis 2017, elles demeurent concentrées sur des produits à faible valeur ajoutée, tels que les engrais, le ciment et les produits sidérurgiques. Cela limite le potentiel de croissance des exportations non pétrolières.

L’Algérie dispose néanmoins d’un potentiel important de diversification, notamment grâce à sa proximité géographique avec l’Europe. Le pays espère atteindre un objectif ambitieux : exporter 30 milliards de dollars de produits hors hydrocarbures d’ici 2030. Pour y parvenir, la Banque mondiale recommande de renforcer l’environnement des affaires, d’améliorer la productivité des entreprises, et d’attirer davantage d’investissements directs étrangers.

Ces mesures permettront non seulement de stimuler les exportations, mais aussi de favoriser l’intégration de l’Algérie dans les chaînes de valeur mondiales, ce qui pourrait entraîner des gains de compétitivité à long terme.

Enfin, la Banque mondiale met en avant l’enjeu de la transition verte dans le cadre de la croissance à long terme des exportations algériennes.

Plus de 80 % des exportations non hydrocarbures de l’Algérie vers l’Europe concernent des produits à forte intensité de carbone (engrais, ciment, acier), un secteur qui pourrait être lourdement impacté par les politiques de décarbonation, notamment le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (CBAM).

Islam K.

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