Après plus de 470 jours de violences et de souffrances dans la bande de Ghaza, l’accord de cessez-le-feu, tant attendu, est enfin entré en vigueur.
Cette trêve marque une pause dans l’une des guerres les plus dévastatrices que la région ait connues, alimentée par les frappes sionistes et la résistance de Hamas.
Le processus de libération des détenues sionistes a commencé. Un signe de détente sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), avec le transfert imminent de trois prisonnières sionistes par les Brigades Al-Qassam, le bras armé du Hamas, sur la place Al-Saraya à Ghaza.
L’accorda ouvert la voie à des mesures humanitaires immédiates. En effet, les premiers camions d’aide humanitaire sont entrés à Ghaza via le passage de KeremShalom. Une bouée de sauvetage pour des milliers de civils bloqués sans ressources. Les autorités de Ghaza ont mis en place un mécanisme de distribution des aides, sous la supervision de diverses organisations gouvernementales et caritatives.
« La priorité est d’assurer la sécurité des livraisons et de répondre aux besoins immédiats des citoyens, tout en respectant un calendrier bien structuré pour éviter tout encombrement », a déclaré Ismail Al-Thawabta, directeur du bureau de presse gouvernemental de Ghaza.
La libération de prisonniers fait partie intégrante de l’accord. 90 prisonnières palestiniennes, originaires principalement de la Cisjordanie et d’El Qods, devraient être libérées aujourd’hui.
Une première étape d’un long processus. En retour, 33 détenus sionistes seront libérés. Cette opération, qui aura lieu en plusieurs vagues, permet à la fois un apaisement des tensions, mais soulève aussi des interrogations sur la durée et la profondeur de la trêve, alors que Ghaza est encore, hier matin, la cible de frappes sionistes faisant 26 morts parmi les Palestiniens et blessant plus de 36 autres.
À Ghaza, la police palestinienne, déployée depuis l’entrée en vigueur de l’accord, symbolise un retour à une certaine stabilité. Ce déploiement montre que, malgré les difficultés, les autorités locales tentent de reprendre le contrôle de la situation. Le rétablissement des services essentiels, tels que l’eau, l’électricité et l’assainissement, s’accompagne d’une réhabilitation des infrastructures détruites pendant le conflit.
Au cœur de cet accord, les tensions ne sont pas uniquement sur le terrain, mais aussi au sein du gouvernement sioniste. Le parti OtzmaYehudit, dirigé par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a démissionné en protestation contre l’accord d’échange de prisonniers.
Le parti considère cet échange comme « une capitulation face au Hamas », surtout après l’exécution de centaines de prisonniers jugés responsables de meurtres. Cette démission, bien que significative, n’entrave pas la majorité du gouvernement sioniste, qui demeure stable malgré la perte de ces sièges à la Knesset. Néanmoins, ce départ symbolise un fossé idéologique profond entre les différentes factions politiques sionistes.
L’entrée en vigueur de ce cessez-le-feu représente un moment décisif, mais aussi incertain. Les négociations de paix en plusieurs phases, qui s’étendent sur 42 jours, soulèvent des questions quant à leur efficacité à long terme. Si la libération de prisonniers et l’aide humanitaire marquent un premier pas vers la réconciliation, la réalité sur le terrain demeure fragile.
Les frappes sionistes et les attaques de drones sur Ghaza montrent que, malgré les discussions diplomatiques, la guerre n’est pas encore totalement éteinte. Les familles palestiniennes, dont beaucoup sont encore dans le chaos, espèrent que ce cessez-le-feu sera plus qu’une simple pause.
Le retour à la normalité reste incertain. Mais une chose est claire : ce cessez-le-feu est une bouffée d’air pour Ghaza, une pause dans la guerre, qui, espèrent les habitants, pourrait conduire à une paix plus durable.
Les mois à venir seront cruciaux pour évaluer si cet accord constitue véritablement un tournant vers un avenir plus stable ou simplement un répit temporaire dans un conflit toujours en mouvement.
Assia M.